« À la lecture des dernières prises de position publiques de Christine Albanel sur le dossier des droits d'auteur et d'Internet, EUCD.Info constate que la ministre s'inscrit dans la droite ligne de son prédécesseur : elle ment. » Le collectif EUCD.Info n'y va pas avec le dos de la cuiller pour dénoncer l'attitude de la ministre de la Culture sur le dossier de la Dadvsi (Loi sur les droits d'auteur et droits voisins dans la société de l'information). Emanation de la Free Software Foundation, EUCD.Info s'est mobilisé lors de la transcription en droit français de la directive européenne EUCD, et reste très attentif sur le sujet. Le collectif a ainsi relevé les propos de la ministre dans une tribune publiée dans Le Monde. Christine Albanel y explique que « la loi du 21 juin 2004 sur la confiance dans l'économie numérique et celle du 1er août 2006, dite Dadvsi, ont créé un dispositif qui a déjà prouvé son efficacité contre les comportements les plus graves - je pense notamment aux pirates qui cassent massivement les systèmes de protection -, sachant que les pirates 'ordinaires' tombent sous le coup du délit de contrefaçon. » EUCD.Info voit dans ce texte une « contre-vérité évidente » et « un amalgame inacceptable ». De fait, écrit EUCD.Info dans un communiqué, « la fréquentation du P2P n'a pas fléchi et tous les systèmes de DRM tombent peu à peu, cassés et re-cassés ». Le groupement dénonce aussi le peu de cas fait des utilisateurs de logiciels libres, obligés de casser ces protections « pour qui veut accéder à la culture avec les outils de son choix et exercer son droit à la copie privée ». Reconnaissons tout de même à la ministre une certaine lucidité. Dans cette même tribune, elle admet que « la loi n'apporte pas toutes les réponses », que l'offre de téléchargement légal « doit être encore plus diversifiée, plus simple d'utilisation et moins chère », ou encore que cela « implique une véritable interopérabilité ». Il s'agit, dit-elle, de pistes réflexions confiées à Denis Olivennes, le patron de la Fnac. Parmi ces pistes, ajoutons que cela pourrait conduire, précise la ministre, à « de nouvelles modifications législatives ».