Au palmarès européen des salaires et niveaux de pouvoir d'achat, les cadres britanniques restent en tête, devant les français. Mais, entre 2004 et 2005, ce sont les italiens et les allemands qui ont enregistré une plus forte progression (+4,3% et +4,8% respectivement) de leurs revenus nets, du fait du recul relatif de la pression fiscale. Selon l'étude réalisée par le cabinet Hewitt Associates portant sur 22000 cadres de dix fonctions, le salaire "net-net" des cadres français, c'est-à-dire déduction faite des prélévements sociaux et fiscaux et ajusté de l'écart du coût de la vie, n'a progressé que de 2% entre 2004 et 2005. La progression de celui des britanniques est de +1,3%, celle des salaires espagnols de +1,9%. Tous pays confondus, la fonction Finance enregistre la plus forte progression de revenus nets, justifié, selon l'Apec, par le contexte de profondes mutations que connaissent ses métiers, passant par un niveau de compétences plus "pointues" et tirant les salaires vers le haut. Pour les informaticiens, mariés avec deux enfants, couple sans enfants ou célibataires, les français restent également en deuxième position derrière leurs collègues britanniques. Compte tenu du poids des prélévements effectués sur le salaire brut, l'enquête démontre que la France est mieux positionnée en Europe pour les cadres célibataires (toute fonctions confondues) que pour les cadres avec famille. C'est aussi en france que la disparité des salaires nets-nets est la moins forte, selon le niveau de responsabilité et la situation familiale. A contrario, l'éventail des salaires au Royaume-Uni est le plus large, avec par exemple, un écart entre cadres experts et juniors allant du simple au triple. Preuve, selon Apec/Hewitt, d'une "plus grande homogénéité des pratiques salariales en France que chez ses voisins européens". Dans le même temps, selon les dires des cadres, sept sur dix constatent avoir subi une baisse de leur pouvoir d'achat, selon l'enquêt Esop du syndicat CFE-CGC; alors que 48% ont eu une augmentation de salaire en 2004, pour 40% d'entre eux celle-ci était inférieure au taux d'inflation (2,1% en 2004). Pour info: www.apec.fr