Si le métier de directeur informatique est loin d'être une sinécure dans un grand groupe, cela devient un véritable sacerdoce dans les plus petites structures. Une enquête exclusive auprès de 226 chefs d'entreprise, réalisée par notre partenaire [is value], montre en effet combien les dirigeants de PME peuvent être déconcertés par l'informatique. La plupart estiment que les projets informatiques sont des projets stratégiques, « et c'est une bonne surprise », commente Yves Cavarec, fondateur du cabinet de conseil [is value]. Mais « dans le même temps, ils expriment leur mécontentement face aux coûts récurrents, qui représentent selon les cas entre le tiers et la moitié des budgets IT ». Pour les patrons de PME, le responsable informatique est censé connaître aussi bien le métier que l'informatique et pouvoir évaluer lui-même le ROI. Quant à la gouvernance, « seulement 5% jugent que ça doit se passer au niveau du conseil d'administration ». Pour les autres, il s'agit soit de l'affaire du DSI lui-même (qui devrait ainsi s'auto-gouverner), soit « d'une mode qui passera ». Pour Yves Cavarec, cela dénote « une certaine immaturité », qu'on doit à deux grandes causes. D'abord l'absence de formation sur ces sujets dans les cursus des managers. « On parle de transformation de l'organisation dans les MBA, mais on n'aborde pas l'informatique, cela aura fatalement des conséquences. » Ensuite, les patrons de PME manquent cruellement de bonnes pratiques en la matière, de guides, si bien que chacun fait un peu selon son tempérament. Ceux que l'enquête classe comme des sceptiques, par exemple, pratiquent le bond en avant : il ne se passe rien pendant longtemps, puis d'un coup on avance. « Ce n'est pas forcément un mauvais calcul, note Yves Cavarec, il n'y a pas de bonne ou de mauvaise stratégie. Mais cela peut s'avérer violent, en termes de compétences, lors d'un changement technologique. » Enfin, une autre part de l'incompréhension entre dirigeants de PME et dirigeants informatiques réside dans la nature de l'IT, qui exige une certaine implication des utilisateurs, et dans l'attitude de ces derniers. « L'informatique, ce n'est pas quelque chose qu'on branche ou qu'on débranche, cela nécessite un projet, un budget, des efforts de la part des utilisateurs... Tout ne vient pas de l'informatique, il faut une culture technologique. » Tous les résultats de notre enquête exclusive sont à lire ici.