En direct de Lille - Créée en 2013, l'association Hexatrust fédère à ce jour 29 entreprises (start-ups, PME, ETI...) dans le domaine de la sécurité des systèmes d'information. Après avoir réalisé en 2016 un chiffre d'affaires cumulé de près de 3 milliards d'euros, le bilan 2017 s'annonce encore meilleur. « Il va être bon mais je n'ai pas encore de chiffres consolidés à vous donner. Quelques entreprises sont en hyper croissance, avec un chiffre d'affaires supérieur à 50%, y compris des entreprises comme Wallix », nous a indiqué Jean-Noël de Galzain, président d'Hexatrust, lors d'un entretien sur le Forum international de la cybersécurité qui se tient en ce moment à Lille. Actuellement les entreprises regroupées dans Hexatrust font 30% de leur chiffre d'affaires à l'export. « Il est naturel que les acteurs français de la sécurité s'associent »

Si le président d'Hexatrust n'a pas encore de visibilité sur les comptes, il nous a en revanche annoncé un rapprochement à même de secouer le marché français des acteurs de la sécurité. « Nous avons fusionné Hexatrust avec Cloud Confidence qui regroupe des acteurs comme Jaguar Networks, Outscale, Antemeta, Oodrive... Avec cette opération, on va doubler de taille », nous a anoncé Jean-Noël de Galzain. « Il est naturel que les acteurs français de la sécurité s'associent. Un nouveau bureau va être élu dans lequel nous allons retrouver le vice-président d'Egerie Software [Pierre Oger, NDLR], Luc d'Urso de Woxxo, Jacques Sebag de DenyAll, Stanislas de Remur d'Oodrive, Olivier Iteanu avocat qui va permettre d'être plus proche des actions RGPD à mener ».

L'objectif de ce nouvel ensemble, qui prendra le nom d'Hexatrust Cloud Confidence, est de fédérer aussi bien les directeurs informatiques que sécurité mais également ceux qui s'occupent de l'exploitation et des métiers et embrassent certaines causes portées par l'ISOC France en termes de bonnes pratiques. « Ce que l'on veut, c'est se différencier ensemble par rapport à d'autres associations et défendre un numérique à l'international et l'émergence d'une industrie numérique souveraine pas politisée. »

La nomination de John Chambers en tant qu'ambassadeur French Tech : ni une bonne, ni une mauvaise nouvelle

L'espoir de voir émerger des licornes françaises est donc plus que jamais permis. « Cet espoir peut être nourri si plusieurs membres arrivent à se réunir. Aujourd'hui, il y a des champions de niche qui sont capables d'être les meilleurs au niveau mondial. On envisage une consolidation, peut-être des rapprochements d'offres. La croissance, on va la chercher à l'étranger, on pense rapidement équilibrer les revenus réalisés en France et à l'étranger. Les entreprises d'Hexatrust investissent en Allemagne, au Maghreb, au Moyen-Orient... » Quant à bénéficier du fonds Innovation dont les contours ont récemment été précisés par le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, le président d'Hexatrust le voit d'un très bon oeil. « Bénéficier du fonds Innovation, pourquoi pas ? Des entreprises en ont besoin, PME, start-ups, pré ETI comme Aircom, Wallix, Ilex, Bertin... », nous a glissé Jean-Noël de Galzain.

En revanche, concernant la nomination de John Chambers en tant qu'ambassadeur de la French Tech à l'international, le président d'Hexatrust s'est montré plus réservé. « Ce n'est ni une bonne ni une mauvaise nouvelle. Ce n'est pas n'importe qui, il a été CEO de Cisco, mais ce sera une bonne nouvelle si on en tire quelque chose de concret. Il faudra qu'on puisse le rencontrer pour mettre en relation des entreprises d'Hexatrust avec des partenaires américains. C'est possible, il a ouvert la porte. A voir ce que cela va donner », nous a exposé Jean-Noël de Galzain.

Nous avons aussi saisi l'occasion de lui demander ce qu'il pensait du rapprochement récent dans l'IAM et le PAM entre les éditeurs américain One Identity et hongrois Ballabit, un secteur que Jean-Noël de Galzain, en tant que PDG de Wallix, connait évidemment très bien. « Je dirais que ce sont [les dirigeants de Balabit, NDLR] des gens très agressifs dans leur attitude. Ces entrepreneurs avaient un rêve d'être rachetés par une entreprise américaine, poussés par leur actionnaire L5 Capital. Je comprends que les acteurs de l'IAM ont envie d'aller vers le PAM, il y a des synergies possibles. »