Bien sûr, l'industrie informatique, celle du matériel comme celle du logiciel, travaille dur pour sortir de ce qui ressemble fort à une impasse. Ainsi, Intel et Microsoft ont tous deux rendu disponible un ensemble d'outils facilitant le travail des développeurs. « Il faut dire qu'aucun fournisseur n'a intérêt à voir réduire le taux de renouvellement des machines en entreprise ! » rappelle Carl Claunch. Les utilisateurs pourraient en effet décider de ne pas changer de matériels, pour éviter les problèmes. Les laboratoires de recherche universitaire se penchent eux aussi sur ces questions de portage. Tous s'appuient aussi, bien entendu, sur les travaux réalisés durant des décennies par le monde du HPC (calcul haute performance), même s'ils ont été menés dans des contextes très différents. « Pour l'instant, persiste cependant Carl Claunch, il n'existe pas de solution unique et simple au développement de logiciel parallélisé. » Les entreprises doivent se préparer à une migration permanente des logiciels En résumé, il faudra des mois, voire des années, pour que le logiciel rattrape son retard sur le matériel. D'autant que les constructeurs ne vont pas stopper les évolutions de leurs serveurs pour attendre le logiciel. C'est pourquoi Carl Claunch conseille aux entreprises utilisatrices de se préparer à entrer dans une période de migration permanente de leurs logiciels. « Elles ne pourront plus stabiliser les installations durant 5 ou 6 ans comme avant. » « Les entreprises étaient habituées à migrer des versions de logiciel inchangées d'une infrastructure vers une autre. Ce ne sera plus possible. En conséquence, le cycle de vie du logiciel sera de plus en plus court. » Les utilisateurs devront investir davantage de budget dans les nouvelles versions et se doter de ressources plus importantes pour la maintenance. En ces temps de crise, ce genre de conseils risque de ne pas être très bien accueilli. « Pourtant aujourd'hui, il n'y a pas beaucoup d'autre solution, note cependant Carl Claunch. Quand un éditeur sort un système d'exploitation serveur, celui-ci va durer près de dix ans. Et il devra donc s'adapter à toutes les infrastructures qui sortiront durant cette période. Il faudrait que le fournisseur écrive son OS en anticipant ces machines, y compris celles dont on ne connaît absolument rien aujourd'hui... Impossible. »