Dans un keynote de 45 minutes, le patron de Sun a tenté de convaincre les CIO des mérites de l'offre de Sun tout en brocardant joyeusement ses concurrents IBM et HP. La clé de l'intérêt de Sun : un respect des standards, un rapport performance/prix retrouvé et une vision efficace et pragmatique des problèmes des entreprises. Selon Scott McNealy, Sun a ce qu'il appelle des iPod moments, en fait des axes clés de développement pour les mois à venir. Le premier est la conversion à l'Opteron pour ses serveurs x86. "Nous étions n°99 mondial des serveurs x86 il y a 2 ans, Avec l'adoption de l'Opteron, nous sommes désormais numéro 4", a ainsi expliqué le patron de Sun. "Nous venons de lancer nos serveurs galaxy.et nous sommes désormais le seul fournisseur a avoir des serveurs x86, notre propre OS et une couche complète de middleware. Personne pas même IBM n'a cela[sur x86]" a -t-il ajouté. Scott McNealy a aussi souligné le retour à l'open source la société. "Nous étions le RedHat de l'Unix lorsque nous avons lancé Solaris" a t-il affirmé avant d'annoncer que Sun entend à terme donner l'ensemble de ses logiciels. "Notre objectif est d'avoir tous nos logiciels sur un CD open source et gratuit, libre d'utilisation et on va le faire avec tous nos logiciels. On va fournir des contrats de supports pour ces logiciels adaptés à tous les types de besoin de la PME au grand compte avec des besoins critiques". Se gaussant de Red Hat, Scott McNealy a expliqué qu'il ne croyait pas au modèle Linux où selon lui lorsqu'un bug est détecté on le poste sur le web et on attend sa résolution. Sun, a-t-il expliqué, maîtrise l'ensemble de son code, du noyau (pour Solaris) au middleware, et peut donc s'engager en terme de contrat de support et de réactivité vis à vis de ses clients.". Répondant à une question d'un analyste de Gartner sur les dangers du gratuit pour son chiffre d'affaires, McNealy a expliqué "qu'il y a des modèles gratuits magnifiques,(...) à l'exemple de Google. Il suffit de trouver la façon de les monétiser. (...) Une des jolies choses avec ce modèle du gratuit est que l'on ne peut pas télécharger de serveur gratuitement sur l'Internet". Selon lui, une partie du budget que les sociétés économiseront sur le logiciel permettra d'investir sur des infrastructures matérielles plus performantes. "Ne confiez pas les clés de votre IT à IBM" Assimilant le SI à un camion, McNealy a expliqué que les CIO ont d'abord essayé d'assembler eux même leurs camions, puis qu'il sont passé à une approche best of breed en couplant le file système de Veritas, l'annuaire de Novell, le serveur d'application de BEA et la base de données d'Oracle avant "de devoir faire appel à IBM Global Services pour faire fonctionner ce bordel"... "Nous essayons de désormais d'expliquer à nos clients qu'ils peuvent nous acheter un camion prêt à l'emploi. Nous avons des architectures de références pour la messagerie d'entreprise, SAP... (...)Nous tentons même de les faire passer à un quatrième niveau qui consiste à nous donner les clés du camion. Nous sommes plutôt bons à l'exploitation des SI de nos clients. Mais quoique vous fassiez, ne confiez jamais les clés du camion à IBM Global Services" a lancé Scott McNealy. "Vous connaissez l'histoire du punk bardé de tatouages et de piercing auquel vous confiez votre Mercedes toute neuve et qui vous la rend à l'Etat d'épave. Ce n'est rien par rapport à ce que peut faire notre concurrent [avec votre SI], a également plaisanté Scott Mc Nealy, sous les rires et applaudissements des DSI présents. In fine, l'ambition de Sun est de migrer ses clients vers un cinquième modèle qui consiste à louer de la puissance CPU et des applications sur une grille. Quand Sun lancera-t-il son programme d'hébergement ? Réponse inattendue du PDG De Sun : "il se trouve que le programme était prêt à être lancé et nous avons lancé un défi en interne à nos ingénieurs en leur demandant de le tester et d'essayer de le casser. (...)La mauvaise nouvelle est qu'ils y sont parvenus" a alors expliqué un Scott McNealy hilare, avant d'ajouter plus sérieusement que "la bonne nouvelle est que cela avait permis de renforcer significativement l'offre, au pris toutefois d'un retard sur le calendrier prévu". L'offre devrait débuter dans les prochaines semaines. Un message de responsabilité Sur un plan plus général, Scott McNealy a laissé entendre que la société allait mettre en avant un message plus écologique et plus respectueux de l'environnement dans les mois à venir. Faisant allusion à l'utilisation par la compagnie de processeurs efficaces comme les Opteron ou les futurs Sparc T1 (nom de code Niagara), mais aussi à son soutien continu des technologies de clients léger (Sun Ray, Tarantella), ainsi qu'à la volonté de Sun de rendre open source l'ensemble de ses technologies, Scott McNealy a résumé la stratégie de la compagnie par un message simple :"Nous voulons contribuer à éliminer la fracture numérique sans faire flamber la planète au passage. Nous professons l'utilisation de technologies efficaces [ d'un point de vue énergétique], (...)de standards et (...) partageons nos connaissances et savoir-faire". Revenant plus tard sur le sujet lors d'une session de questions/réponses avec la presse, Scott McNealy a précisé son propos en affirmant qu'à son avis, la meilleure façon de résoudre la fracture numérique et les problèmes qui se posent à la planète, n'était pas de mettre un PC consommant 200W entre les mains de 6 milliards de personnes. Autant dire que Scott McNealy n'a pas oublié ses rêves de clients légers. Il faut dire qu'il a aussi inventé le concept "The Network is the computer"...