Serait-ce la fin de l’ère des cookies des sites tiers ? Firefox et Safari les bloquent déjà par défaut. Et d’ici 2022, ce sera au tour de Google. Le 14 janvier, l’entreprise a annoncé dans un billet de blog qu’avec l’évolution des mécanismes de préservation de la confidentialité elle va rendre progressivement les cookies obsolètes. Et a donc annoncé qu’il comptait arrêter la prise en charge des traceurs sur son navigateur d’ici 2022. Les premiers essais devraient commencer d’ici la fin de l’année. « En sapant le modèle économique de nombreux sites Web soutenus par la publicité, les approches des cookies encouragent l'utilisation de techniques opaques telles que la technique du Fingerprinting (une solution de contournement invasive pour remplacer les cookies), qui peuvent en fait réduire la confidentialité et le contrôle des utilisateurs », peut-on lire dans le communiqué de Google.

A partir de février, Chrome limitera le suivi intersites non sécurisé en traitant les cookies qui n'incluent pas un tag SameSite comme des cookies de première partie uniquement, et en exigeant que les cookies étiquetés pour une utilisation par un tiers soient accessibles via HTTPS. Ce n’est pas la première fois que l’entreprise arrête d’utiliser une technologie devenue obsolète ou dangereuse pour la sécurité en ligne. En octobre dernier, le moteur de recherche a enterré définitivement les contenus Flash, en arrêtant de référencer les sites utilisant encore cette technologie d’animation. Plus tôt, en 2015, Google bloquait tous les plugins s’appuyant sur l’ancienne architecture NPAPI.

L’action de Criteo perd près de 16%

Conséquence collatérale de cette annonce, Criteo a dévissé en bourse. A 15h30, le 14 janvier, l’action du spécialiste en retargeting publicitaire dégringolait de 15,85% à 14,3 $, soit son taux le plus bas depuis un an. Ce résultat est logique, le Français ayant fait recette sur l’utilisation des cookies tiers pour sa solution de reciblage publicitaire. Il avait subi la même chute de son action en 2018, quand Google avait commencé à parler de restrictions possibles des publicités tierces dans Chrome. Ainsi qu’en 2017 quand Apple annonçait la réduction des cookies sur Safari. Criteo est donc habitué à ces fluctuations et a diversifié ses activités dans le marketing e-commerce ou la publicité sur mobile.