Google France vient d'être condamné par le tribunal de grande instance de Paris pour sa politique de liens sponsorisés. A l'origine de ce dossier, deux tours operators se sont plaints de ce qu'une requête sur leur nom affichait des liens publicitaires - ou Adwords dans la terminologie de Google - renvoyant vers des sites concurrents. Les agences de voyage - Terres d'aventure et Voyageurs du monde, qui appartiennent au même groupe - demandaient donc le versement de dommages et intérêts à titre compensatoire. La cour a entendu les doléances des plaignants et a considéré que les agissements de Google constituaient un détournement de clientèle. Le moteur de recherche a, estime le TGI, manqué à ses obligations en ne prenant pas les mesures pour proscrire cet état de fait. De plus, le tribunal considère que les liens sponsorisés ne sont pas suffisamment différenciés des résultats d'une requête pour que les internautes puissent réaliser qu'il s'agit de publicités. A la lumière de ces éléments, le TGI a condamné Google à verser 200 000 € à Voyageurs du monde et 150 000 € à Terres d'aventure, et à s'acquitter de 60 000 € de frais de justice. En cas de manquement, le moteur de recherche devra débourser 10 000 € d'astreinte par jour de retard. Ce n'est pas la première fois que la justice épingle la façon dont Google gère ses liens publicitaires. En décembre 2007, le même TGI de Paris le condamnait à indemniser le Syndicat de la literie ; en juin 2006, le pantagruélique moteur de recherche devait verser des dommages et intérêts à Vuitton ; la même année, les fabricants d'électroménager obtenaient gain de cause pour des faits similaires.