Google confirme que son premier métier est bien de vendre de l'espace publicitaire : le moteur de recherche va débourser 3,1 Md$ en numéraire pour acheter la régie publicitaire DoubleClick. Jusqu'à présent, la majorité des revenus de Google venait de ses liens promotionnels et autre publicité sur son site. Avec DoubleClick, qui était un partenaire de longue date, Google se renforcera dans la publicité 'classique' du Web : bannières, encarts vidéos, etc. « En travaillant ensemble, nous allons pouvoir offrir une palette d'outils aux annonceurs afin qu'ils puissent affiner leur cible sur Internet, a expliqué Susan Wojcicki, vice-présidente de Google, lors d'une conférence de presse téléphonique. Les annonceurs pourront dépenser plus et prendre des décisions rationnelles sur la façon dont ils dépensent leurs dollars. » DoubleClick est en effet organisé en deux divisions principales. L'une fournit des outils et des services pour vendre et acheter des espaces publicitaires, l'autre est spécialisée dans le marketing sur les moteurs de recherche (autrement dit les liens publicitaires, payés au clic). Le patron de Google, Eric Schmidt, a expliqué de son côté qu'il y avait un « alignement évident » entre Google et DoubleClick : « DoubleClick est un de nos partenaires depuis très longtemps, et quelques-uns des partenaires annonceurs de Google sont de fait de très gros clients de DoubleClick. » Un marché qui croît de 30 à 40% par an Stratégiquement, note Greg Sterling, analyste de Sterling Market Intelligence, il était important pour Google de renforcer les liens avec DoubleClick maintenant, avant que d'autres ne mettent la main dessus. Des rumeurs enflaient récemment sur un possible rachat par Microsoft, pour 2 Md$. En dégainant le premier, Google gagne non seulement une position enviée sur le marché publicitaire, mais affecte en même temps ses concurrents sur ce marché, Microsoft et Yahoo principalement. Le coup est particulièrement rude pour Microsoft qui, malgré sa position de numéro un des sites visités, n'est pas parvenu à monétiser sa place. A cause de Google, encore, qui règne sur les moteurs de recherche (Microsoft arriverait à 10,5% des requêtes, contre 47,3% pour Google, selon les chiffres de ComScore de décembre dernier). Or, les moteurs de recherche concentrent aux Etats-Unis 40% de la dépense publicitaire en ligne. Et selon les chiffres de l'Interactive Advertising Bureau et de PricewaterhouseCoopers, la dépense publicitaire en ligne aux Etats-Unis était de 16,8 Md$ en 2006, et surtout sa croissance est de 30 à 40% par an ! DoubleClick étant détenue par des firmes d'investissement, ses résultats ne sont pas publics. La vente devrait être finalisée d'ici à la fin de l'année.