L’un après l’autre, plusieurs grands noms de l’industrie numérique, Apple, Google, Uber, Microsoft, Facebook et IBM ont finalement indiqué à différents médias américains qu’ils n’aideraient pas à la constitution d’un éventuel fichier répertoriant les musulmans, fichier que Donald Trump, désormais président des Etats-Unis, avait dit - lors de sa campagne présidentielle - vouloir constituer. Ce faisant, ces grands représentants de l’informatique font écho, avec deux semaines de décalage, à ce que Twitter avait été le seul à répondre début décembre lorsque le site The Intercept avait sondé neuf firmes technologiques américaines à ce sujet constatant que l’équipe de transition du successeur de Barack Obama avait reparlé du projet.

Le site d’information en ligne créé par Glenn Greewald en 2014 (pour publier les révélations d’Edward Snowden et des enquêtes liées aux opérations de surveillance menées par les Etats-Unis) leur avait demandé si leur société aiderait à faciliter la création d’un tel fichier par la vente de produits, de services, d’informations ou de conseil. Facebook, Google, Apple, IBM, SRA International et CGI n’avaient alors pas répondu du tout. Booz Allen Hamilton avait décliné tout commentaire. Quant à Microsoft, il avait renvoyé vers un billet rappelant son engagement non seulement en faveur de la diversité mais aussi d’une culture inclusive. Seul Twitter avait clairement dit « Non » et lui aussi pointé vers un billet rappelant qu’il s’opposait à l’utilisation de ses données à des fins de surveillance.

Oracle ne se prononce pas sur le sujet

Dix jours plus tard, peu avant que Donald Trump ne reçoive les principaux dirigeants des fournisseurs IT (dont ceux d'Apple, d'Amazon, de Microsoft, d'IBM, etc.), 22 organisations de défense des droits avaient alors exhorté ces entreprises de technologies à prendre position et à s’opposer à la constitution de ce fichier. Ce qu’une partie d’entre elles ont donc commencé à faire, dont Microsoft, en répondant au site Buzzfeed. Un porte-parole d'IBM, dont la CEO Virginia Rometty fait pourtant partie des conseillers de Donald Trump et qui ne voulait au départ pas se prononcer, a déclaré que le groupe d’Armonk « ne travaillerait pas sur ce projet hypothétique » en faisant référence à ses valeurs de longue date de non-discrimination sur la religion. Il est vrai que les employés d’IBM avaient aussi lancé une pétition protestant contre la coopération avec Donald Trump.

Oracle en revanche ne se prononce toujours pas. On a appris la semaine dernière que Safra Catz, la co-présidente du groupe fondé par Larry Ellison, avait rejoint l’équipe du président américain nouvellement élu.