A son grand regret, Google ne participera pas à la prochaine conférence JavaOne, à San Francisco mi-septembre, en raison des poursuites lancées à son encontre par Oracle qui l'accuse de violation de brevets associés à Java. Cet événement annuel consacré aux technologies Java a été lancé par Sun en 1996. Après le rachat du constructeur par la société de Larry Ellison, en janvier dernier, le rendez-vous est désormais intégré à la propre conférence utilisateurs d'Oracle, OpenWorld.

Dans un billet de blog publié le 27 août, Joshua Bloch, du bureau des programmes Open Source de Google, déplore cette situation : « Comme beaucoup d'entre vous, nous attendons chaque année avec impatience les ateliers autour des logicielsOpen Source (...) qui comptent parmi les meilleures façons de partager nos expériences et d'apprendre les uns des autres. Nous sommes donc tristes d'annoncer que nous ne pourrons pas participer à JavaOne cette année. Nous aurions aimé pouvoir le faire, mais le récent procès intenté par Oracle contre Google et l'Open Source nous empêche de pouvoir partager librement nos pensées sur le futur de Java et de l'Open Source en général. Il s'agit d'une prise de conscience pénible pour nous, dans la mesure où nous avions participé à chaque JavaOne depuis 2004 et que j'ai personnellement pris la parole sur chaque édition depuis la première en 1996 ». Ce faisant, Google espère intervenir à d'autres occasions sur le sujet. « Nous sommes fiers de contribuer à la communauté Open Source Java, conclut Joshua Bloch, et allons chercher de nouveaux modes d'engagement et de participation. »

Google devait intervenir sur plusieurs sessions

Sur le programme de la conférence JavaOne, il était effectivement prévu que Google anime plusieurs sessions. Max Ross, ingénieur logiciel au sein de la société, devait par exemple aborder les techniques de test dans le cloud autour de App Engine, tandis qu'un autre ingénieur logiciel, Dhanji Prasanna, devait participer à plusieurs autres sessions sur le cloud computing et les serveurs Java haute performance. Chet Haase, Romain Guy et Jeremy Manson devaient également intervenir.

L'annonce de ce retrait signifie que Google et Oracle n'ont sans doute guère avancé dans la résolution de leur conflit, a confié Al Hilwa, analyste chez IDC, à nos confrères d'Infoworld. Selon lui, c'est un signe qui montre que les fissures s'aggravent ce qui augmente les risques de fragmentation de Java. « Je ne serai pas surpris de voir Google modifier le langage basé sur Java qu'il utilise pour Android et, à un moment donné, cesser ses efforts pour le rendre conforme à Java. »

L'analyste d'IDC relève par ailleurs que la firme de Mountain View présente la situation sous la forme d'une lutte entre Oracle et l'Open Source, et il n'est pas certain qu'il faille le positionner ainsi. Al Hilwa dit notamment n'avoir jamais vraiment compris pourquoi il apparaît plus vertueux de gagner de l'argent sur les logiciels par l'intermédiaire de la publicité, des services, des terminaux ou de toute autre façon, plutôt que par le biais d'un droit de licence d'utilisation. « Je pourrais le comprendre pour une organisation à but non lucratif, mais ce n'est pas le cas ici. Nous nous trouvons face à deux sociétés excessivement profitables réalisant des investissements très significatifs dans les logiciels ».