C'est Larry Ellison, le PDG d'Oracle, qui ouvrira mi-septembre la conférence JavaOne, la première du genre depuis que sa société a racheté Sun Systems. Ce n'est pas vraiment une surprise quand on se souvient que le bouillant patron a cité Java comme étant, avec Solaris, l'une des deux technologies l'ayant amené à convoiter l'entreprise co-fondée par Scott McNealy.

JavaOne se tiendra cette fois dans le cadre d'OpenWorld (San Francisco, 19-24 septembre), la conférence annuelle qu'Oracle consacre à l'ensemble de ses offres (bases de données, solutions de middleware, applications de gestion...), un catalogue qui grossit constamment, au fil des nombreux rachats, et s'est enrichi en une fois de toutes les offres de Sun (outre Java et Solaris, la base MySQL, les processeurs Sparc, les serveurs et solutions de stockage et les outils de gestion des identités).

Java Embedded, Java EE7 et consorts

Sur JavaOne, Larry Ellison sera accompagné de Thomas Kurian, son vice-président exécutif pour le développement des produits. L'éditeur californien parlera des investissements renforcés qu'il compte faire autour de Java pour que cette « plateforme évolutive, sécurisée et ouverte poursuive sa croissance ». Le lendemain, 21 septembre, Greg Bollela, architecte en chef de Java Embedded chez Oracle, traitera des outils de développement destinés aux applications Java embarquées dans des équipements périphériques (imprimantes, contrôleurs, équipements médicaux...). A sa suite, Roberto Chinnici, consultant technique, retracera les évolutions de la plateforme Java EE qui s'est au fil du temps orientée vers un modèle de programmation intégré. Il abordera aussi les apports du futur Java EE7.

Mark Reinhold, architecte en chef de l'entité Plateforme Java, présentera les prochaines étapes de Java Standard Edition, à l'origine simple machine virtuelle pour exécuter des programmes Java sur des terminaux et qui élargit désormais son champ d'action jusqu'au cloud. Il est également prévu que Greg Bollela, Jérôme Dochez, architecte pour le serveur d'application Glassfish chez Oracle, Jerry Evans, consultant technique, et Mark Reinhold présentent les applications Java les plus intéressantes dans différents domaines.

Quelle stratégie pour prévenir la fragmentation ?

Pendant ces quatre jours, certains entendent bien glaner des informations au-delà de ce qui est officiellement inscrit au programme de ce JavaOne. « Je m'attends par exemple à ce qu'une attention particulière soit accordée à la fragmentation de Java et à ce qu'Oracle prévoit de faire pour l'éviter », confie Al Hilwa, analyste chez IDC. Selon lui, l'éditeur devrait aussi mettre l'accent sur ses contributions à l'Open Source pour accroître sa crédibilité dans ce domaine. « Il devrait par ailleurs y avoir quelques discussions sur les problèmes de gouvernance autour de Java et sur la façon dont les mises en oeuvre parallèles de Java peuvent être certifiées ».  Les récentes poursuites menées par Oracle contre l'utilisation de Java sur la plateforme mobile Android n'ont pas été du goût de tout le monde dans la communauté Open Source, rappelle notamment Al Hilwa. Un différend judiciaire qui n'empêche pas Oracle de consacrer une session de JavaOne au test d'applications pour la plateforme cloud Google App Engine.

Une édition sans James Gosling ?

Parmi les sujets abordés lors de ce JavaOne devrait aussi figurer le projet Lambda, kit de développement Java visant à accroître la productivité des développeurs travaillant sur des modèles parallèles comme avec le framework fork/join. Autres centres d'intérêt : le serveur d'intégration Open Source Hudson, le langage de scripting Groovy pour machine virtuelle Java, la version 7 de Java SE, la HotSpot JVM, ainsi que le serveur web Jigsaw.

Quand Java était encore dans le giron de Sun, la conférence qui lui était consacrée se tenait généralement début juin. Cette année, elle intégrera donc la grand' messe annuelle d'Oracle. James Gosling, tenu pour le père du langage et habituellement considéré comme l'une des pièces maîtresses de la conférence, ne participera sans doute pas à cette édition. Pour l'instant, en tout cas, son nom ne figure pas au programme. Ce n'est guère surprenant toutefois. Il a quitté Oracle le 2 avril, un peu plus de deux mois après le rachat de Sun.

Crédit photo : D.R.