La domination des accélérateurs GPU sur le marché du calcul ne se limitent pas au HPC, au PLM et à l’intelligence artificielle. D’autres secteurs IT ont également recours à ces puces très performantes pour accélérer certains traitements. L’équipe de Graid Technology a ainsi recours aux GPU fabriqués par Nvidia pour prévenir les défaillances et accélérer le stockage NVMe en mode Raid. L'idée est de déporter tous les calculs intensifs de parités et de reconstruction des volumes sur une carte PCIe dédiée pour décharger le CPU. Comme nous vous l’expliquions l’an dernier, lors d’une première rencontre avec Graid dans le cadre de l’IT Press Tour, la start-up a développé une solution Raid (0 à 10) avec la SupremeRAID SR-1000 (sur base Nvidia T1000) exploitant sur l’interface PCI 3.0 (2 500$ HT) et la SR-1010 (sur base A2000) exploitant le PCI 4.0 (3 995$ HT). Toutes les deux supportant les protocoles NVMe et NVMe over Fabric. « Nous ne faisons absolument rien à cette carte, sauf mettre cette petite plaque de métal sur elle et brancher les ports IO à l'arrière. Nous prenons la puissance de ce GPU, et nous utilisons également la puce IA à l'intérieur du GPU. Et nous arrivons à traiter 19 millions d’IOPS sur notre carte PCI 4.0 avec des SSD NVMe, embarqués dans un serveur équipé d’une puce Xeon de troisième génération », nous avait expliqué le CEO de Graid Technology Leander Yu.

Les 3 cartes Raid sur base GPU Nvidia proposées par Graid : le grand absent le support de l'interface PCIe Gen5. (Crédit Graid)

Quinze mois plus tard, la jeune pousse étoffe son portefeuille produit avec - aux côtés des SupremeRAID SR-1000 et SR-1010 pour serveurs 1U et 2U (datacenters et hyperscalers) supportant jusqu'à 32 SSD - une carte dédiée aux stations de travail et aux PC pour gamers : la SR-1001 (Prix NC), en PCIe Gen3 prenant en charge jusqu'à 8 SSD. Ses capacités de traitements sont bien adaptées aux applications telles que la CAO, le montage vidéo, l'IoT et les jeux. L'équipe technique a également fait évoluer la SR-1010, parfois considérée comme trop imposante en réduisant son encombrement à un seul slot PCie. Un kit de refroidissement passif avec un radiateur (sans ventilateur) est également proposé en option sous la dénomination SR-BUN-1010. La configuration à double contrôleur est également supportée avec les modes actif-actif ou actif-passif, dans le premier cas 16 SSD sont supportés par chaque carte alors que le maximum pour une carte est de 32 SSD. 

Avec sa carte SR-1001, Graid cible les configurations musclées sur PC. (Crédit Graid)

Interrogé sur l’absence du support du PCIe Gen 5 sur ses cartes, disponible sur les derniers serveurs animés par les puces Intel Xeon et AMD Epyc, Thomas Paquette, vice-président et directeur général de Graid, a expliqué que l'entreprise comptait intégrer cette interface en fin d’année. Les performances et le nombre de lignes PCIe supportées sur les cartes Graid devraient augmenter. Parmi ses concurrents, Graid cite sans détours Broadcom avec ses cartes 9600 (PCIe Gen4) et des solutions logicielles embarquées reposant sur le CPU sur les PC et certaines stations de travail. La jeune pousse explique que ses performances sont bien supérieures. (voir tableau ci-dessous). 

L'apport performance du GPU est indéniable face à une solution logicielle exploitant le CPU de l'hôte ou une carte équipée d'un FPGA. (Crédit Graid)

Fondée en 2020 par Leander Yu, Graid, qui a levé environ 22 M$ jusqu'à présent, compte une soixantaine d'employés à Taiwan (R&D) et aux USA.