L'Esigelec (école supérieure d'ingénieurs en génie électronique) réfléchit à l'ouverture de deux bourses d'études pour la rentrée 2006 pour accueillir des étudiants « ayant un fort potentiel » et un besoin de soutien financier. Cette initiative répond à souci de cohérence avec d'autres actions menées par l'Esigelec, pour s'inscrire dans l'aide à l'ouverture sociale. L'établissement participe au programme régional de Haute-Normandie baptisé « Lumières des cités » qui s'adresse à des jeunes habitants de zones urbaines sensibles (Zus). Il vise à les encourager à poursuivre leur scolarité et à lutter contre l'échec en première année d'études supérieures par un soutien financier (issu de fonds mutualisés), matériel et un accompagnement. L'Esigelec fait notamment partie du jury qui a sélectionné, en février, les 62 candidats qui vont profiter de ce programme. Elle pourrait envisager la mise en place de tutorats. 28% d'enfants d'ouvriers et d'employés, contre 17% dans le cursus classique Parallèlement, l'école développe l'apprentissage (financé à 70% par la taxe d'apprentissage et 30% par le Conseil régional) ce qui ouvre sa filière d'ingénieur à des jeunes d'origines plus diverses qu'auparavant. « Sur 90 étudiants en apprentissage, 28% sont des enfants d'ouvriers et d'employés, contre 17% dans notre cursus classique », explique son directeur général, Claude Guillermet, à ce sujet. Il ajoute que « 65% de ces jeunes sont titulaires de diplômes de Bac+2, (BTS ou un DUT). Ce qui montre qu'un cursus d'ingénieur est accessible par d'autres voies que les classiques classes préparatoires ». L'école s'emploie d'ailleurs à expliquer cette diversité aux lycéens. Elle vient de signer des conventions de partenariats pour un support technique et pédagogique, avec deux lycées (Marcel Sembat à Sotteville-les-Rouen et Jules Verne de Mondeville). Et l'un des objectifs est de favoriser les échanges entre ses étudiants et les lycéens, afin d'expliquer à ces derniers ce qu'est un cursus d'ingénieur et les différentes formules d'accès possibles. L'école prépare certes ses futurs recrutements. Mais c'est aussi « une façon de relancer l'ascenseur social », estime Claude Guillermet. Dans la même logique, le directeur de l'Esigelec réfléchit à proposer des interventions dans les lycées, avec l'IUT de Rouen pour promouvoir la filière IUT/Ecole d'ingénieurs.