Avec un pic de puissance à près de 1,1 Pflops, le Roadrunner d'IBM affiche une consommation énergétique impressionnante de 2,483 MW. Mais rapportée à sa capacité de calcul, cette mesure donne un rapport puissance/consommation presque raisonnable de 445 Mflops/Watt. Une mesure qui le positionne en septième place du Green 500. Ce classement, petit frère du Top 500 des supercalculateurs les plus puissants du monde, donne depuis deux ans un point de vue sur la consommation énergétique de ces monstres de calcul. Le numéro 2 du Top 500, le Jaguar de Cray (un XT5), n'occupe, lui, qu'une très piteuse 80e place avec seulement 152 Mflops/Watt. Pour une puissance totale de 1,059 Pflops, il avale en effet près de 7 MW... Pour le grand vainqueur, c'est l'inverse. Ce cluster polonais à base de lames IBM hybrides mixe des architectures PowerXCell d'IBM et Opteron d'AMD. Il n'a pas besoin de plus de 34,63 kW pour fonctionner, ce qui le crédite d'un rapport performance/consommation dépassant à peine 536 Mflops/Watt. Mais, au Top 500, il n'occupe que la 221e place avec une « petite » performance de 18,570 TFlops. Les quatre premiers de la liste verte (tous à base du Cell d'IBM) ont franchi le seuil des 50 Mflops/Watt. En France, le système le plus « économe » est la configuration utilisée par la R&D de EDF qui s'appuie sur des BlueGene d'IBM. Près de la moitié du Top 500 passe au crible des tests du Green 500 IBM continue d'occuper la majeure partie du classement. Mais seuls 276 systèmes issus du Top 500 ont effectivement réalisé les tests. Les autres ne sont mesurés que par estimation. Pour entrer dans le Green 500, un système doit déjà être présent dans le Top 500. Pour mesurer le rapport performance/consommation qui sera affiché dans le classement, les administrateurs des sites doivent exécuter un ensemble de tests conformes aux spécifications Energy Star de l'EPA (Environmental protection agency) américaine. Comme toutes les mesures, celle-ci n'est sans doute pas la panacée, en particulier pour des systèmes qui s'appuient sur des architectures très disparates (processeurs, organisation des serveurs, connectivité, stockage, système d'exploitation, etc.) Mais comme toutes les mesures, en particulier en matière de green IT, celle-ci a le mérite d'exister et de pointer certaines différences étonnantes telles que celle qui existe entre le numéro un du Top 500, Roadrunner, et le numéro deux, Jaguar.