Le Tribunal Correctionnel de Paris vient de condamner Guillaume Tena, aussi connu sous le pseudonyme de Guillermito, à 5 000 ¤ d'amende avec sursis pour contrefaçon. En outre, le Tribunal a ordonné que cette condamnation ne figure au bulletin n°2 du casier judiciaire du chercheur en biologie moléculaire, lui laissant ainsi la possibilité de revenir un jour travailler pour la recherche publique française.
Guillaume Tena était poursuivi pour diffamation et contrefaçon. Les poursuites ont été engagées après que Tegam, éditeur de l'antivirus Viguard, a porté plainte contre X pour ces mêmes motifs : en 2002, Guillaume Tena a publié sur Internet le fruit de ses recherches mettant en doute la fiabilité des outils antivirus de Tegam, dont l'éditeur assure qu'ils arrêtent « les virus et chevaux de Troie connus et inconnus ». Les conclusions de Guillaume Tena ont depuis été confirmées par d'autres, à l'instar d'Andreas Marx de AV-Test.org.
Néanmoins, le récent jugement du Tribunal Correctionnel de Paris ne porte pas sur le fond de l'affaire - un domaine sur lequel Tegam ne s'est pas encore aventuré - mais plutôt sur les méthodes employées par Guillaume Tena pour produire ses affirmations. Ainsi, le Tribunal condamne Guillermito pour avoir employé une copie pirate de Viguard. Du coup, le jugement ne semble pas remettre en cause le droit de critiquer, preuves à l'appui, les failles d'un produit. En revanche, il insiste bien sur le fait que ces preuves ne peuvent être obtenues illégalement.
Le 12 avril prochain, le Tribunal examinera la demande de dommages et intérêts de Tegam qui réclame pas moins de 900 000 euros, à moins que Guillaume Tena ne fasse appel.