Les logiciels développés par Platform Computing permettent aux entreprises de gérer des noeuds de serveurs comme une entité unique, et d'obtenir de grandes puissances de traitement. Les clusters peuvent alors réaliser de gros efforts de calcul, démultipliant les capacités des serveurs. C'est le cas dans la recherche mathématique, quand il s'agit de développer de nouveaux matériaux par exemple, ou pour le suivi en détail des marchés financiers. Selon IDC, les entreprises vont dépenser 14 milliards de dollars pour acquérir des matériels et des logiciels qui répondent aux besoins de cette informatique technique.

Le logiciel de Platform Computing est utilisé par les services financiers, les industriels, les médias numériques, le gouvernement et la recherche. L'entreprise basée à Toronto avait une position dominante dans le domaine très académique de l'informatique partagée, mais a récemment adapté ses produits pour le déploiement de services Cloud. L'entreprise compte plus de 2 000 clients, au nombre desquels Citigroup, Red Bull Racing, l'Université de Tokyo, ou encore le CERN (Organisation européenne pour la recherche nucléaire).

Courtisé de longue date

« Du point de vue d'IBM, cet achat est une bonne opportunité, car IBM pourra utiliser le logiciel de Platform de différentes manières », fait remarquer Charles King, président et analyste principal de Pund-IT. Le logiciel pourrait jouer un rôle clé dans la stratégie d'IBM pour bâtir des services Cloud multiplateformes. L'analyste souligne également que, au cours des 10 dernières années, IBM s'est associé à la plateforme dans diverses applications et travaux HPC mettant en oeuvre l'informatique partagée, si bien que la technologie de Platform Computing est devenue très complémentaire de celle d'IBM.

« IBM courtise Platform Computing depuis longtemps, » a déclaré Charles King. Les activités de l'éditeur, qui emploie 500 personnes dans le monde, seront intégrées dans la division Systems and Technology Group de Big Blue. Ce dernier pense finaliser son achat d'ici la fin de l'année.

Une intégration déjà bien avancée


Le marché du HPC « est en pleine expansion dans un secteur où les charges de travail intenses, très gourmandes en capacité de calcul, sont à la mesure de la demande en traitement de données, et va devenir la norme au cours de la prochaine décennie. L'entreprise canadienne a bâti sa réputation sur un logiciel de planification des tâches, mais propose aussi de très solides solutions construites autour du middleware Symphony. « IBM pense que son expertise dans le HPC sera potentiellement bénéfique au-delà de ce marché, » a déclaré Dave Jursik, président des ventes de HPC au niveau mondial chez IBM. Jusqu'ici, le HPC était « un domaine principalement réservé aux grandes institutions de recherche universitaires et gouvernementales », a-t-il ajouté. Aujourd'hui cependant, des industries très différentes peuvent avoir accès au calcul haute performance, grâce au logiciel d'analyse d'IBM qui permet de traiter de vastes quantités de données et résoudre des problèmes nécessitant du calcul intensif.

Le logiciel de planification de tâche de Platform Computing, mais aussi son expertise dans le middleware Symphony, pourrait aider IBM à mieux servir ces entreprises. « La base commune de ces technologies va contribuer à élargir notre rôle sur le marché et à approfondir l'expertise et la valeur de ce que nous pouvons apporter», a déclaré Dave Jursik.