Lors de l'Intel Developer Forum (11-13 septembre), la société va dévoiler ses avancées dans le secteur mobile où l'entreprise tente de marquer des points, alors que tablettes et smartphones se présentent de plus en plus comme une alternative aux PC dans l'informatique quotidienne. Le moment est critique pour Intel : le fondeur conserve une position dominante sur le marché du PC, mais sa présence sur le marché de la tablette et du smartphone reste très limitée. Le fabricant de puces va présenter des ultrabooks et des systèmes interactifs - le toucher, la voix et le geste - que l'entreprise prévoit d'intégrer dans de futurs design. Intel va aussi parler de sa stratégie dans le secteur des tablettes, et expliquer comment elle compte rivaliser avec son concurrent ARM, qui domine ce marché et a des vues sur celui du PC.

La chute récente des ventes de PC, dûe en partie à l'augmentation des ventes de tablettes et de smartphones, a quelque peu mis à mal les affaires d'Intel. Avant le week-end, l'entreprise a revu à la baisse ses prévisions de recettes pour le troisième trimestre, expliquant que ses ventes avaient été entamées par un ralentissement de l'économie mondiale. « Les faibles ventes d'ultrabooks et de PC, combinées à une certaine prudence des constructeurs quant aux perspectives de commercialisation de PC équipés de puces Intel, ont nui au fabricant de processeurs», a expliqué dans une note Vijay Rakesh, analyste chez Sterne Agee. Mais, en dépit de ces ventes modestes, Intel a renforcé son engagement et ses ressources financières en faveur des ultrabooks, ces ordinateurs portables fins et légers au design modulable, y compris certaines versions avec écrans tactiles amovibles permettant de transformer l'ultrabook en tablette. Intel veut trouver un compromis entre la tablette et l'ordinateur portable, pour contrer la menace d'ARM et revigorer le marché du PC.

Les puces Haswell dévoilées

Contrairement aux habitudes, cette année, mobilité oblige, le discours d'ouverture de l'IDF reviendra à Dadi Perlmutter, vice-président exécutif et directeur général de l'Architecture Group d'Intel, en place de Paul Otellini, PDG d'Intel. Le vice-président devrait parler bien sûr des ultrabooks, mais devrait aussi fournir des détails sur le processeur Core de prochaine génération pour ultrabooks, nom de code Haswell. Plus efficace sur le plan énergétique, ce processeur doit offrir de meilleures performances et plus d'autonomie à la prochaine vague d'ultrabooks attendue pour l'année prochaine.

Intel a réduit la puissance des processeurs Haswell à 10 watts seulement, soit moins que les 17 watts consommés par la génération de puces, nom de code Ivy Bridge, que l'on trouve dans les ultrabooks actuels. Pour l'instant, le fondeur a indiqué que 40 modèles d'ultrabooks tactiles équipés de puces Ivy Bridge étaient en préparation, et des constructeurs comme Asus, Dell, Lenovo, Panasonic et Toshiba devraient présenter leurs produits pendant le salon.

« Intel est très établi dans la plate-forme PC, mais le fondeur fait beaucoup d'efforts pour s'implanter sur les marchés du smartphone et de la tablette », a déclaré Dean McCarron, analyste principal chez Mercury Research. « Nous allons voir comment elle va gèrer la plate-forme PC existante, où l'entreprise reste dominante, et comment elle va avancer sur ces nouveaux marchés », a dit l'analyste. Windows 8 peut aussi jouer un rôle favorable dans la croissance de la firme sur le marché de la tablette et du PC : le système d'exploitation à venir de Microsoft dispose d'une interface tactile et fonctionne avec les puces Intel, même si l'éditeur propose aussi une version alternative Windows RT pour tablettes et PC équipées de processeurs ARM.