Le Groupe Iliad met fin à son projet d'acquisition de T-Mobile US. La maison mère de Free l'a annoncé hier soir dans un communiqué à la suite d'échanges avec l'opérateur allemand Deutsche Telekom et avec des représentants du conseil d'administration de T-Mobile US qui ont, explique-t-elle, refusé « de donner suite à sa nouvelle offre ».

Au milieu de l'été (fin juillet), le groupe français dirigé par Xavier Niel avait créé la surprise en faisant une offre de 11 milliards d'euros pour racheter 56,6% du capital de T-Mobile US, filiale américaine de Deutsche Telekom et 4ème opérateur aux Etats-Unis derrière Sprint, Verizon et AT&T. Beaucoup d'observateurs s'étaient alors interrogés sur la capacité d'Iliad à mener à bien ses ambitions américaines (cf la baisse du cours de son action à la suite de l'annonce). Face à lui, Sprint était également sur les rangs pour racheter T-Mobile US, avant de jeter l'éponge quelques jours plus tard, renonçant devant une probable opposition des régulateurs anti-trust. Le groupe français restait alors seul en lice, mais le conseil d'administration de T-Mobile US a rejeté son offre « malgré la prime significative proposée », souligne Iliad dans son communiqué.

Iliad a alors cherché des partenaires pour faire une proposition plus élevée, créant un consortium avec deux fonds de private equity et de grandes banques internationales. La nouvelle offre portait sur 67% du capital de T-Mobile US et valorisait l'action de l'opérateur américain à 36 dollars environ (numéraire + quote-part de la création de valeur). Le groupe français explique qu'elle se se serait inscrite « dans le cadre de sa politique financière en termes d'endettement et de dilution ». Iliad avait l'ambition d'accélérer la transformation de T-Mobile US en réalisant notamment plus de 2 Md$ d'économies annuelles sur les coûts. L'opérateur affirme que l'opération aurait été « fortement créatrice de valeur pour les actionnaires d'Iliad et de T-Mobile US ».