Après la Commission européenne et la justice américaine, c'est au tour de l'UFC-Que Choisir de s'en prendre à Intel. L'association de consommateurs a en effet déposé hier une requête auprès du juge de l'Etat du Delaware. Elle ne pointe pas directement du doigt les pratiques anti-concurrentielles du fondeur vis à vis d'AMD, mais estime que ces méthodes nuisent finalement aux acheteurs. Trois raisons sont invoquées : Intel bride le choix du consommateur, profite de sa position dominante pour faire flamber les prix et freine l'innovation dans ce secteur. Intel est placé sous la loupe de la Commission européenne depuis 2001, pour abus de monopole sur le segment des microprocesseurs x86 (le fondeur détient 80% des parts de marché). Enquêtes, perquisitions et accusations se sont multipliées ces sept dernières années, en Europe mais aussi aux Etats-Unis et au Japon. En juillet 2005, AMD saisissait la justice américaine pour abus de position dominante. Intel aurait en effet soudoyé de nombreux constructeurs de PC pour qu'ils intègrent ses puces, et non pas celles d'AMD. Il aurait également fait pression sur de grands revendeurs pour placer de préférence dans leurs rayons des PC équipés en Intel. En juillet 2007, le rapport de l'enquête réalisée par Bruxelles confirmait que le fondeur bafouait les lois anti-trusts et concurrentielles. , via des pratiques commerciales douteuses. Plus récemment encore, ce sont les bureaux d'Intel en Allemagne qui ont été examinés par la Commission européenne. Dans un communiqué, l'UFC-Que Choisir a indiqué que si Bruxelles condamne Intel, l'association envisagerait de « demander réparation, éventuellement par voie judiciaire ».