A l'occasion de la conférence SC11 (SuperComputing) à Seattle, Intel a montré pour la première fois sa puce connue sous le nom de code Knight Corner, qui comprend plus de 50 coeurs pour gérer des calculs haute performance. Le fondeur a aussi parlé de ses puces serveurs Xeon E5 qui vont bientôt arriver et sont basées sur la microarchitecture Sandy Bridge. Il a été question du processeur E5-2600 qui offre le double de performance par rapport à la puce serveur Xeon 5600 basée sur l'architecture Westmere, précise Joe Curley, directeur du marketing au sein du technical computing group chez Intel.

Les deux puces seront jumelées au sein d'un superordinateur appelé Stampede et qui sera déployé en 2013 au Texas Advanced Computing Center de l'Université du Texas. Le supercalculateur disposera d'une performance de 10 pétaflops (10 millions de milliards d'opération par seconde). Les processeurs E5 assumeront 20% de la performance du supercalculateur, tandis que les puces Knight Corner contribueront aux 80% restant, soit environ 8 Pétaflops.

Une puce confrontée à une forte concurrence

La puce Knight Corner combine des coeurs de processeurs standards x86 avec des coeurs spécialisés pour accélérer le calcul en parallèle. Intel précise que sa puce est la première à atteindre 1 téraflop en double précision (64 bits), ce qui donnera des résultats plus exacts. Gravée en 22 nanomètres, ce composant est un élément important dans stratégie d'Intel pour atteindre l'exascale computing en 2018, souligne Joe Curley. Ce concept informatique est un point essentiel dans plusieurs domaines, la médecine, la défense, l'énergie, etc. Des pays comme le Japon, la Chine et les Etats-Unis sont engagés dans une compétition pour arriver à des supercalculateurs atteignant l'exaflop. Cependant, les contraintes de conception et une importante consommation énergétique ont limité le développement des projets exaflopiques.

La puce Knight Corner repose sur l'architecture MIC (many integrated core), qui s'insère dans un emplacement PCI-Express. Cette architecture est considérée comme un accélérateur dans la même veine que les processeurs graphiques utilisés par les concurrents comme AMD ou Nvidia mais sans recourir à des technologies dédiées comme CUDA. Joe Curley indique que « MIC est une rupture dans les calculs parallélisés au sein des architectures de processeurs traditionnels, car vous pouvez réutiliser une grande partie du code. S'il faut modifier l'ensemble du code, votre système sera plus difficile à utiliser ». Sensible aux critiques portant sur la complexité de CUDA pour utiliser les GPU en calcul intensif, Nvidia a réussi à contourner ce problème en exploitant des directives, qui sont des « astuces » que les développeurs intégrent dans un compilateur pour identifier les zones où le code doit être accéléré. Le fondeur a annoncé cette semaine OpenACC, un standard ouvert pour la programmation des directives. Cette initiative est soutenue par plusieurs entreprises dont le constructeur de superordinateur Cray.