Le fondeur de Santa Clara va entamer la nouvelle année avec la sortie très attendue de sa seconde génération de puce Core, nom de code Sandy Bridge, pour PC de bureau et portables. Il s'agit d'une étape technologique importante avec le passage à une fabrication 32 nm reposant sur une microarchitecture (die) inspirée de la famille Nehalem, nom de code Westmere. La société améliore à la fois le coeur de sa technologie processeur, mais également ses méthodes de production. Sandy Bridge inaugure en outre un nouveau socket, des chipsets dédiés et des technologies censés améliorer les performances en calcul.

De tous les changements présents dans Sandy Bridge, aucun n'est peut-être aussi remarquable que l'intégration d'une unité de traitement graphique directement dans la matrice de certains processeurs. Cette innovation technique devrait permettre de doubler le rendement du circuit graphique aujourd'hui associé aux processeurs Intel. Mais ce n'est pas tout : la proximité du CPU et du GPU devrait également améliorer le traitement de certaines opérations comme l'encodage et le décodage vidéo HD.

Un socket LGA-1155 et trois chipsets associés

Mais avant d'aller plus loin dans les détails techniques bruts, voici ce que
Intel a commencé à indiquer sur ses puces Sandy Bridge. Le fondeur n'a pas renoncé à sa désignation marketing Core pour cette gamme de CPU: vous verrez toujours les marques Core i3, i5, et i7 sur le marché. Pour reconnaître une puce Sandy Bridge, il suffit de vérifier qu'il y a bien un 2 devant la série de chiffres qui suit immédiatement le « iX ». Un 2 qui indique simplement qu'on a bien affaire à un processeur de seconde génération. Les trois numéros suivants précisent le SKU (stock-keeping unit) spécifique du CPU, et éventuellement une lettre annexée à la fin  («K», «S» ou «T») précisera si le processeur est débloqué pour l'overclocking, optimisé pour un usage informatique général ou spécialement conçu pour économiser l'énergie. Il sera impossible d'installer une puce Sandy Bridge dans une ancienne carte mère puisque Intel lance le socket LGA-1155, associé pour l'occasion à trois chipsets : P67 pour la performance, H67 avec un circuit graphique intégré, et H61 en entrée de gamme.



Pour revenir au CPU Sandy Bridge, l'ajout d'un GPU dans le die est une étape importante pour Intel qui fait suite à la génération précédente Clarkdale, qui combinait un processeur et un circuit graphique au sein de la même entité. S'il est toujours impossible de rivaliser avec les meilleurs circuits graphiques mobiles de Nvidia ou d'AMD, Intel compte bien disputer des parts de marché en entrée et moyenne gammes. La solution graphique d'Intel est compatible DirectX 10 et bénéficie de certaines fonctions, comme le Turbo Boost (overclocking automatique) et l'accès à la mémoire cache niveau 3, que l'on retrouve normalement avec les processeurs Intel. Pour ce faire, Intel abandonne l'interface QuickPath Interconnect au profit d'un bus plus rapide, 96 Go/s, pour faciliter la communication entre le processeur et les principaux composants de la plate-forme.

Deux ou quatre coeurs avec HyperThreading

Les puces Sandy Bridge seront disponibles avec deux (Core i5-2520M/2540M) ou quatre coeurs (Core i7- 2620M/ 2720QM/ 2820QM/2920XM) avec 3, 4, 6 ou 8 Mo de mémoire cache L3. Toujours présente la fonction HyperThreading permettra de multiplier par deux les coeurs (association de noyaux physiques et virtuels donc). Le Turbo Boost est également de retour, mais il a été poussé d'un cran comme sur l'architecture Nehalem. En fonction de la charge de travail du système, les quatre noyaux pourront non seulement passer automatiquement en mode overclocking (de 2,5 à 3,5 GHz sur un Core i7-2920XM), mais le CPU sera également capable de dépasser ses limites TDP (Thermal design Power) pendant de brèves périodes. Intel garde toutefois un garde-fou : le CPU et le GPU ne pourront pas dépasser tous les deux l'enveloppe thermique maximale. Le processeur ne grimpera pas à une fréquence extrême si le circuit graphique est en surchauffe.

A l'usage le circuit graphique sera capable de prendre efficacement en charge certaines fonctions hier dévolues au CPU. L'encodage vidéo principalement.  Lors du dernier IDF, le fondeur avait présenté une démonstration de la chose en convertissant en moins de 14 secondes une vidéo HD 1080p d'une durée de 3 minutes vers une résolution de 640 x 360 pixels pour un iPhone. Les nouvelles extensions AVX, ou Advanced Vector Extensions, intégrées dans les processeurs Sandy Bridge augmentent les performances en virgule flottante pour des tâches comme le traitement vidéo et photo, ainsi qu'avec des applications financières. A l'usage, les instructions AVX  256 bits seraient, selon Intel, jusqu'à deux fois plus performantes que les extensions Streaming SIMD ou SSE. Afin de bénéficier des instructions AVX, les utilisateurs doivent impérativement utiliser Windows 7 SP1. Attendez-vous donc à voir arriver la mise à jour de l'OS au cours du premier trimestre de 2011.

Si les caractéristiques complètes de la génération Sandy Bridge sont toujours sous le boisseau, quelques vendeurs de PC ont commencé à parler et tous les détails techniques et tarifaires seront dévoilés le 5 janvier prochain lors du CES 2011.