Depuis 2010, InterCloud propose aux entreprises utilisatrices d'applications SaaS, PaaS ou IaaS de sécuriser leurs accès vers le cloud public en leur assurant une connectivité directe qui leur permet de contourner le réseau Internet public. Ce faisant, les entreprises disposent d'un contrôle et d'une visibilité de bout en bout sur leur connexion. Se qualifiant de « cloud carrier », l'opérateur a déjà noué des accords avec des fournisseurs de solutions cloud tels que Salesforce.com, Microsoft, AWS, ServiceNow, Cisco WebEx, vCloud Air de VMware et Google. Il vient de renforcer son partenariat technologique avec la société de Mountain View en rejoignant Cloud Interconnect ce qui lui permet d'établir une connexion directe à la Cloud Platform de Google en passant par des connexions de classe entreprise. Celles-ci sont fournies par une vingtaine d'opérateurs partenaires, parmi lesquels Equinix, Colt, Level 3, Eunetworks et, désormais, InterCloud. Ce dernier peut ainsi s'engager sur une très haute disponibilité d'accès à la Cloud Platform.

« Cela fait déjà un an environ que nous travaillons avec Google, nous officialisons le renforcement du partenariat technique entre nos plateformes », nous a expliqué Jérôme Dilouya, co-fondateur et président d'InterCloud. Sa société s'appuie sur un réseau d'opérateurs « qui va de San José à Hong Kong » auxquels il loue ou achète de la capacité de connexion, en termes imagés, des tuyaux. « Ce sont nos équipements de bout en bout et c'est de cette façon que nous pouvons garantir la qualité de nos réseaux », souligne le dirigeant.

Garantir le chemin emprunté et la latence

A l'autre bout, du côté client, comment s'opère la liaison entre l'entreprise et InterCloud. « Soit nous nous trouvons aux mêmes endroits, par exemple dans le datacenters d'Equinix, soit nous allons chercher les clients en louant de la boucle locale », indique Jérôme Dilouya en rappelant qu'il y a en France une culture de la délégation de service public. « Nous allons chercher la boucle locale la plus adaptée aux besoins des clients qui souhaitent avoir les garanties d'un réseau privé ». Un autre avantage d'opter pour une connexion directe fournie par un opérateur local, c'est d'être certain d'emprunter le chemin le plus court pour se connecter au cloud. « Nous garantissons le chemin que nous prenons et la latence », précise le président d'InterCloud. « Le client est averti, via un tableau de bord, sur les performances des liens d'accès que l'on livre ». Quatre groupes d'indicateurs sont fournis pour chaque destination : la latence, la variation de cette latence (la gigue, qui permet de vérifier la stabilité du réseau), le taux de perte de paquets et le taux de disponibilité. En cas d'incident (interruptions liées aux câbles par exemple), l'opérateur essaie de prévoir un délai de remise en service et, le cas échéant, aide le client à dérouter son trafic  ou essaie d'installer un patch temporaire sur ses réseaux.

Aux Etats-Unis, outre San José, le réseau d'opérateurs d'InterCloud passe par Chicago, New York, Washington et Miami. En Europe, les plaques tournantes se trouvent à Paris, Londres, Dublin, Amsterdam et Francfort. En Asie, elles se situent à Singapour et Hong Kong. Pour le client qui a des implantations au niveau mondial, différents chemins sont possibles. « Nous aidons le client à superviser et choisir la meilleure route et le chemin le plus viable », explique Jérôme Dilouya. Office 365, par exemple, est très gourmand. La prestation assurée par InterCloud est facturée sur la base d'un abonnement couvrant la gestion et la configuration des routages. L'opérateur compte un peu plus d'une quarantaine de clients dont une dizaine de grandes entreprises, parmi lesquelles Schneider Electric qui l'a choisi pour sécuriser l'accès à ses clouds. Par ailleurs, en octobre dernier, InterCloud a levé 4 M€ et Riverbed est entré au capital de la société française. Quelques semaines plus tard, Riverbed est sorti du Nasdaq, racheté par le fonds américain Thoma Bravo.