CIO : Vous êtes autodidacte et avez obtenu un master de management des systèmes d'information assez tard, à 40 ans. Est-ce que cela vous a gêné dans votre carrière ?

Catherine Croiziers de lacvivier : J'ai travaillé avec des ingénieurs de très grandes écoles sans que cela ne me pose de problème. L'importance du savoir être et de l'expérience est évidemment supérieure à celle du diplôme. On reste beaucoup trop focalisé sur le diplôme d'origine en France. Or on apprend toute sa vie. Je trouve qu'il est beaucoup plus intéressant de voir, chez un cadre, quels diplômes il a obtenu en cours de carrière plutôt que de se concentrer sur un seul diplôme obtenu 10, 20 ou 30 ans plus tôt.

CIO : Pourquoi suivre un Master après autant d'années d'expérience ?

Catherine Croiziers de lacvivier : J'insiste sur le fait que nous devrions tous nous former tout au long de notre carrière. Le DSI est à la fois fonctionnel et opérationnel. Ses domaines d'intervention sont techniques, stratégiques, juridiques (il doit savoir lire un contrat !)... Et il doit être à la hauteur des changements du monde numérique qui ont lieu! Suivre un tel master permet de revoir son métier et ses pratiques professionnelles avec une certaine hauteur de vue. On y échange avec des professionnels extérieurs, enseignants ou autres élèves. A mon avis, ce type de master n'est pas adapté à une formation initiale ou trop précoce dans la carrière. Seule l'expérience permet d'en extraire la quintessence.
Cela permet de se remettre en cause, de prendre du recul et d'aborder d'autres axes de réflexion que ceux de la routine. Un master de mi-carrière permet ainsi de revoir sa position dans un contexte qui évolue très vite et de découvrir ce qui peut être nouveau aussi bien en termes de savoir et de savoir-être que de savoir-faire.


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