Présent à la fois dans l'industrie pharmaceutique, les produits cosmétiques et d'hygiène et les technologies médicales, le groupe américain Johnson & Johnson possède un important site de production à Val-de-Reuil, dans l'Eure (27), qui emploie plus de 400 salariés. Sur ce site sont produites 198 millions d'unités conditionnées par an, des cosmétiques et produits pharmaceutiques (comprimés secs) expédiés dans le monde entier. Pour accélérer la transformation digitale des deux usines du site, Johnson & Johnson a fait appel à Schneider Electric afin de réaliser un audit de maturité digitale. Celui-ci a permis d'élaborer une feuille de route digitale 2021-2023, prévoyant la mise en oeuvre de solutions simples contribuant à l'excellence opérationnelle des usines.

« Le digital est une des priorités du groupe. Nous voulons saisir la 4e révolution industrielle, faire évoluer nos compétences et celles de nos employés pour continuer à être compétitifs et améliorer la qualité de nos produits. Pour cela, nous souhaitions construire un programme concret à mettre en oeuvre rapidement », explique Sébastien Fauvel, responsable de la transformation digitale sur le site de Val-de-Reuil. Dans ce but, le groupe a confié à Schneider Electric la réalisation d'un audit en mars 2021. L'objectif était de bâtir en moins de 3 mois un programme de transformation des processus de fabrication, en vue de concevoir un système intelligent, inscrit de bout en bout dans la chaîne d'approvisionnement et capable d'apporter de l'agilité dans la production. L'audit s'est déroulé en trois phases : la définition du périmètre, des objectifs et des contraintes ; le diagnostic de l'existant et l'identification de solutions et enfin l'évaluation des coûts et des gains associés. Schneider s'est appuyé sur une méthode déjà éprouvée dans ses propres usines, notamment le site vitrine de Vaudreuil. « Nous sommes voisins de l'usine du Vaudreuil et nous faisons donc confiance à Schneider Electric pour nous permettre de faire évoluer notre site de manière efficace vers l'industrie 4.0. Le fait qu'ils soient des industriels comme nous est également un grand avantage pour le développement de nos projets, car nous parlons la même langue : ils ont une vision globale des actions et cela évite le double emploi et les projets extrêmement longs », apprécie Sébastien Fauvel.

Réduire le lead time

Ce travail a permis de bâtir un schéma directeur sur 2021-2023, avec de solutions offrant un retour sur investissement inférieur à trois ans sur le périmètre choisi : planification, approvisionnement, magasin, maintenance, qualité et production. Pour le site, Schneider Electric a préconisé des actions autour de quatre objectifs. D'abord, réduire le lead time, c'est-à-dire la latence entre la commande et la réception, afin d'ajuster au mieux la production et les stocks de matière première. Ensuite, réduire l'empreinte carbone du site grâce à des solutions de traçabilité des systèmes de nettoyage en place (NEP) et de régulation avancée sur les centrales de traitement de l'air. Le troisième axe porte sur l'amélioration du contrôle qualité et de la libération des lots avec la digitalisation du workflow en sortie de ligne. Enfin, le dernier consiste à doter les responsables du site d'une vision instantanée de l'avancement de la planification, de la qualité et de la logistique de l'usine. L'enjeu était aussi de connecter le centre de distribution à l'usine et de pouvoir accéder à l'état des équipements, aux ordres de fabrication, aux informations sur d'éventuelles tensions de matières premières ou de vérifier si les maillons logistiques sont bien opérationnels.