Slamming. Voilà un terme auquel il va falloir s'habituer. Mis en lumière par l'Afnic (Association française pour le nommage Internet en coopération), il regroupe l'ensemble des manoeuvres visant à vendre des services non sollicités aux détenteurs de noms de domaines. A la limite de l'abus de confiance, reposant sur l'utilisation d'une dialectique jargonnante, le slamming cible potentiellement tous les détenteurs d'un nom de domaine visible sur les listes Whois. L'association établit trois familles d'arnaques aux propriétaires de noms de domaine, toutes basées sur une exploitation de la crédulité et/ou du manque de connaissance des victimes. "Des pratiques pour lesquelles on note une recrudescence des cas, que ce soit quantitativement ou qualitativement", note Loïc Damilaville, adjoint au directeur général de l'Afnic. "Quand on évoque ce sujet autour de nous, on tombe systématiquement sur des personnes qui ont été victimes de tentatives de slamming. Et cela concerne aussi bien des entreprises que des particuliers, sous .fr ou sous .com", poursuit-il. Premier type de slamming, la fausse facture de renouvellement se concrétise par l'envoi, par un "prestataire" peu scrupuleux d'un avis d'expiration au titulaire d'un nom de domaine. Celui-ci est invité, dans des termes choisis, à se délester d'une rondelette somme pour voir perdurer son nom de domaine. En fait de quoi le malheureux client paraphe une demande de transfert de son compte vers le prestataire qui l'a sollicité. La pression psychologique, deuxième cas de slamming identifié par l'Afnic, prend pour cible les entreprises. Un prestataire peu connu contacte une société et l'engage à déposer son nom - à un tarif prohibitif - afin de le protéger contre d'hypothétiques et vils cybersquatteurs. Le démarchage s'accompagne d'une pression mise sur l'entreprise qui, contactée par téléphone, est placée dans une situation d'urgence et sommée de prendre une décision immédiate. Enfin, troisième forme de slamming - en réalité simple application au web des classiques arnaques aux sociétés - les inscriptions dans de faux registres consistent à convaincre une entreprise de l'obligation qui lui est faite de figurer dans un annuaire. Bien entendu, à un prix faisant pâlir le moins scrupuleux des usuriers. L'adjoint au directeur général de l'Afnic cite ainsi des factures dépassant 800€ pour une simple mention dans un annuaire distribué à peu d'exemplaires. Les actions judiciaires semblent vaines pour endiguer le slamming. "Pour l'instant, il n'existe pas de jurisprudence sur ces trois variantes", souligne Loïc Damilaville. La seule vraie mesure pour éviter le piège repose sur la prévention. "Adressez-vous à votre prestataire, conclut le représentant de l'Afnic. Lui saura vous dire quoi faire...ou plutôt ne pas faire".