Même si les outils décisionnels migrent de plus en plus vers les postes des utilisateurs, leur mise en oeuvre reste complexe et le succès n'est pas garanti. C'est, en substance, ce que Boris Evelson, analyste chez Forrester, résume dans une récente conférence en ligne consacrée à la Business Intelligence (BI) et rapportée par nos confrères de ComputerWorld Canada. Les environnements BI font appel à des éléments distincts (outils d'extraction, de modélisation et de nettoyage de données) qui doivent correctement s'assembler. Avant de parvenir au format souhaité par l'utilisateur dans un rapport ou un tableau de bord, un travail considérable doit être réalisé pour faire fonctionner ensemble ces différentes composantes, rappelle Boris Evelson. Cette matrice complexe peut conduire à ce qu'une simple modification dans un système source requis pour un rapport affecte, par cascade, d'autres systèmes nécessaires à la production d'autres rapports. Pour l'analyste, une mise en oeuvre « BI » réussie tient davantage de l'art que de la science. Elle requiert de la part des départements informatiques le recours à de bonnes pratiques et une bonne dose d'expérience. Il ne suffit pas de quelques essais conduits avec succès pour comprendre des notions comme la gouvernance de données orientée métiers ou les différences entre les catégories d'utilisateurs. Les offres font néanmoins des progrès dans l'automatisation Toutefois, modère Boris Evelson, tout n'est pas si sombre. Si les environnements BI restent très complexes, les offres des fournisseurs font des progrès dans les domaines de l'automatisation, de l'unification et de l'insertion des fonctions BI dans les applications les plus utilisées. En matière d'automatisation, par exemple, les éditeurs travaillent sur des applications intégrant d'emblée l'expertise qui permettra de suggérer des actions aux utilisateurs, en se basant sur ce que des profils équivalents font dans des situations similaires. Par ailleurs, alors que la BI s'insère dans un nombre croissant d'applications, il reste encore des marges de progression pour propager davantage les fonctions décisionnelles, « par exemple en intégrant dans la BI des fonctions de recherche, de messagerie ou de gestion de contenus », explique Boris Evelson, en soulignant que ce type d'applications se développe déjà et va encore s'étendre. Dans la même veine, les utilisateurs vont vouloir accéder à des fonctions de BI à distance, en ligne ou en mode déconnecté, voies que les éditeurs explorent déjà. Les technologies Web 2.0, comme les mashups, aident à unifier les sources internes de données telles que les systèmes de gestion de la relation client et les sources externes comme les systèmes des partenaires. Les éditeurs de solutions travaillent aussi à unifier les fonctions d'analyse traditionnelles de la BI avec les fonctions d'analyse prédictives, pour le bénéfice respectif des deux types d'analyse.