La dette technique est un fléau pour nombre de secteurs. C’est le cas notamment du domaine aérien et en particulier aux Etats-Unis. Le directeur de l’administration fédérale de l’aviation a décidé de s’en préoccuper en présentant un plan ambitieux de modernisation du système du contrôle du trafic aérien. Selon le site NPR, la plupart des tours de contrôles fonctionnent avec des bandes de papiers, des disquettes pour transférer les données et les ordinateurs tournent sous Windows 95.
« L’objectif est de remplacer le système. Finies les disquettes et les bandes papiers », a déclaré récemment Chris Rocheleau, administrateur intérimaire de la FAA, à la Commission des finances de la Chambre des représentants. Il est soutenu par la secrétaire d’Etat aux transports Sean Duffy qui a expliqué, « il s'agit du projet d'infrastructure le plus important que nous ayons eu dans ce pays depuis des décennies. Tout le monde est d'accord - ce n'est pas partisan. Tout le monde sait que nous devons le réaliser ».
Une chantier sur la piste de décollage
Dans un rapport, le ministère avait recensé l’ensemble des éléments obsolètes et des axes de modernisation. Ainsi, les liens cuivres seront remplacés par de la fibre optique, les communications vocales devraient passer à un système de voix sur IP, la gestion du trafic aérien éclaté en plusieurs outils sera consolidé au sein d’une architecture rénovée et unifiée. Parmi les autres éléments désuets, le rapport cite des vieux systèmes de radar refroidis avec des ventilateurs ou des outils de planification des vols en particulier en Alaska antédiluviens.
Le refroidissement de certains serveurs pour les radars se fait avec des ventilateurs. (Crédit Photo: secrétaire d'Etat US aux transports)
Les risques de garder de telles infrastructures vieillissantes sont nombreux, comme leur fiabilité avec des pannes plus fréquentes. Elles sont aussi plus sensibles à des cyberattaques en utilisant des OS vulnérables. Enfin, le coût de leur maintenance opérationnel est très important (environ 3 Md$ par an) pour des équipements qui doivent fonctionner 24h/24 et 7j/7. Le ministère a lancé des consultations auprès des plusieurs entreprises pour le projet de modernisation. Sean Duffy prévoit d’achever ce plan dans un délai de 4 ans. Toutefois, les experts du secteur estiment que ce délai n’est pas réaliste, surtout en période de coupe budgétaire.
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