Constituer un centre de recherche académique autour de l’intelligence artificielle et de ses applications en regroupant les activités de formation et de recherche sur les territoires lyonnais et stéphanois. C’est l’ambition de l’école normale supérieure de Lyon avec le lancement d’un projet d’IA baptisé AILyS. Ce programme scientifique rassemble un consortium unissant notamment une quinzaine d’établissements de l’enseignement supérieur du site Lyon-St Étienne. Il a par ailleurs été retenu en présélection lors de l’appel à manifestations d’intérêt « IA Cluster : pôles de recherche et de formation de rang mondial en intelligence artificielle » France 2030. Le dispositif a choisi de s’attacher à deux défis particuliers : d’une part, développer une IA de confiance, inclusive et, d’autre part, travailler tout particulièrement sur la question de la frugalité. Aurélien Garivier, professeur à l’ENS de Lyon et chercheur à l’UMPA est porteur scientifique du projet. Le budget total s’élève à 80 M€, qui se composent d’un apport de 24 M€ des établissements publics, 16 M€ des entreprises, et 40 M€ de soutien demandé à l’ANR.

L’idée consiste à s’appuyer sur les forces et les compétences du site afin de structurer ce qui fonctionne déjà puis de compléter avec des actions qui n’existent pas encore. Par exemple, pour les disciplines mathématiques et informatique au cœur des algorithmes, des laboratoires sont adossés à Lyon 1 et à l’ENS de Lyon, en lien avec les organismes comme l'Inria et le CNRS. Concernant les actions à créer ou à faire croître, elles ont trait au développement de l’attractivité pour les étudiants en formation initiale, pour les personnes en formation continue et bien sûr aussi pour les chercheurs et les industriels sans oublier le grand public et les citoyens. Parmi elles, la création d’une Graduate School vise à assurer la transition du master au doctorat et l’attribution de « PhD tracks », dispositifs d’accompagnement vers le doctorat.

Un cluster regroupant trois centres de calcul

Le programme prévoit également l’installation d’une trentaine de chaires de recherche supplémentaires ainsi qu’une serre à projets hébergeant des équipes de 4 à 6 étudiantes et étudiants, encadrés par des professionnels de l’analyse des données et des titulaires des chaires de recherche. L’accent sera également porté sur la formation continue, avec la co-construction d’un cursus pluri-annuel entre les secteurs académiques et industriels. Le financement de projets pédagogiques, de recherche et d’innovation à travers des appels ciblés figure également dans la feuille de route. Autre point de force du projet AILyS de l’ENS, le cluster MésoLyS qui va regrouper les 3 datacenters du site lyonnais pour fournir les moyens de calcul et de stockage nécessaires ainsi que le support technique.

Une vingtaine d’entreprises ont déjà confirmé leur souhait de participer au consortium, en tant que partenaires ou contributeurs aux projets. Leur participation prendra majoritairement la forme de projets de recherche communs avec les laboratoires, des actions de formation en alternance ou stages. Le tout sera complété par de la formation continue, des participations à des séminaires et au forum des stages.