Selon le rapport « tendances de l'innovation dans la fabrication additive », publié en septembre 2023 par l'Office européen des brevets (OEB), le nombre de familles de brevets internationaux (FBI), l'appellation désormais retenue par l'Office, liées à l'impression 3D déposés entre 2013 et 2020 a augmenté de 26,3% par an en moyenne. Soit près de 8 fois plus vite que l'ensemble des brevets technologiques ! Mais cette étude « révèle aussi la force de l'Europe dans le domaine », comme le constate António Campinos, président de l'OEB en introduction du document. Sept entreprises européennes s'affichent ainsi dans le top 20 des plus gros déposants parmi lesquelles Rolls-Royce, Siemens ou BASF, mais aussi le Français Safran. L'équipementier aéronautique a déposé 338 familles de brevets internationaux (FBI). A noter que le Franco-Allemand Airbus le suit de près dans ce même top 20 avec 325 FBI.
Un centre d'excellence dédié chez Safran
Il y a tout juste un an, en octobre 2022, Safran a justement inauguré son Safran Additive Manufacturing Campus (SAMC), un centre d'excellence de 12 000 m2 au Haillan, près de Bordeaux (Gironde). L'équipementier y a regroupé toute la chaîne de fabrication additive de pièces au service de l'ensemble du groupe, depuis la recherche jusqu'à l'industrialisation et la production. Le SAMC emploie une centaine d'ingénieurs, doctorants et techniciens experts. Le campus dispose bien sûr d'équipements de haut niveau, telles des « imprimantes de fabrication additive qui, à partir d'un modèle numérique 3D, transforment des poudres métalliques en pièces aéronautiques » comme précisé dans le communiqué de présentation du SAMC.
Sept industriels européens apparaissent dans le top 20 des plus gros déposants de familles de brevets internationaux (FBI) dans l'impression 3D industrielle. Parmi eux, Siemens, Rolls-Royce, BASF, Safran et Airbus. (Crédit OEB)
Le rapport de l'OEB rappelle que « l'aérospatiale a été l'une des premières industries à adopter la fabrication additive, car le procédé permet de produire des pièces plus légères qui permettent de réduire la consommation des aéronefs. » On peut ajouter aujourd'hui la réduction des émissions de GES (gaz à effets de serre) associés à cet allègement. Autant de bénéfices qui s'appliquent également à l'aéronautique. Ces deux industries sont même devenues, selon l'OEB, les domaines d'application les plus importants de la fabrication additive dans le secteur des transports avec plus de 4500 FBI entre 2001 et 2020 et une forte accélération entre 2013 et 2017 (de moins de 100 à plus de 700).
Des brevets de solutions digitales et d'applications métier
Les brevets liés à la fabrication additive dont le nombre est en plus forte hausse, tous secteurs confondus, concernent en majorité des solutions digitales (+36%), c'est-à-dire le logiciel, le traitement de données et le design industriel (CAO). Les applications métier (transport, machine-outil, médical, construction, énergie, électronique, biens de consommation et alimentation) progressent de 27%, tout comme les machines et les process. Enfin les matériaux croissent de 23%, en particulier grâce aux polymères.
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