Un seul câble vous manque et tout est déconnecté. Imaginez, lorsqu'il s'agit de deux câbles coupés à quelques encablures l'un de l'autre, en pleine mer, au large d'Alexandrie, et qu'ils constituent un élément essentiel du backbone qui diffuse Internet dans tout le Moyen-Orient et le sous-continent indien. Le coupable de cette petite catastrophe numérique serait un navire pour avoir mouillé l'ancre dans une zone inhabituelle. Elle aurait chassé au point de rompre ces deux câbles. Avec des interruptions partielles de service tant sur Internet que pour les télécommunications sur l'ensemble de son territoire, l'Egypte est le pays le plus affecté par cette rupture inopinée. Là-bas, on parle de catastrophe nationale. Toutefois, l'ensemble du Moyen-Orient souffre d'une baisse des débits. L'onde de choc s'étend jusqu'en Inde, au Pakistan et au Sri Lanka. Le reroutage est une force structurelle d'Internet, mais, en cas de coup dur, cela se fait au détriment de la bande passante. La réparation devrait prendre entre 12 et 15 jours, durée pendant laquelle on va pouvoir mesurer la fragilité des relations avec les sous-traitants et des limites de l'externalisation qui ne tiennent qu'à un fil. L'ampleur des dégâts rappelle celle qu'avait entraîné la rupture d'un câble sous-marin au large de Taïwan fin 2006. Mais, cette fois-ci, c'était un tremblement de terre qui était en cause.