Suite à plusieurs affaires, l'USF (association des utilisateurs de SAP francophones) et le Cigref ont rappelé leur opposition de principe à la facturation par SAP des fameux « accès indirects », c'est à dire le fait pour un programme tiers de se connecter à des données traitées dans SAP. Après avoir nié le problème durant des années, SAP a finalement reconnu qu'un aménagement des licences s'imposait. Mais l'aménagement ne convient pas à l'USF, c'est désormais officiel. En effet, Claude Molly-Mitton, président de l'association, a en effet diffusé la lettre envoyée à l'éditeur et précisant la position officielle du club des utilisateurs de SAP.

Le seul point de satisfaction exprimé par l'USF, c'est que SAP reconnaît enfin l'existence d'un problème. Mais la « solution » proposée est qualifiée de « modèle qui est à la fois contestable, incomplet, imprécis donc de fait incompréhensible et inacceptable ». En effet, SAP ne prévoit pour l'instant des cas d'accès indirect que dans une seule famille de produits, le PGI. De plus, le modèle combinant des métriques à l'utilisateur et aux transactions pose bien des questions. L'USF considère donc que ce modèle ne permet pas de prévoir sereinement un coût. Enfin, la sécurité juridique des anciens contrats et la situation des nouveaux contrats ne sont pas vraiment claires.

Les menaces du Cigref mises à exécution ?

Surtout, l'USF conteste, au nom du droit à l'interopérabilité, qu'un accès indirect puisse être facturé. Comme beaucoup d'éditeurs de logiciels, SAP a tendance à facturer tout ce pour quoi il trouve un prétexte. Or, sur le plan de la logique économique, la position de l'USF est en effet pertinente : les données n'appartiennent en aucune façon à l'éditeur mais bien à ses clients. Il reste à savoir si les menaces du Cigref vont se concrétiser et si les entreprises vont massivement quitter les éditeurs tels que SAP au profit de solutions open-source telles que Dolibarr ou ERP 5.