A l’instar de divers acteurs de la banque, comme par exemple BNP Paribas ou le Crédit Agricole, l’établissement bancaire français Banque Populaire Caisse d’Epargne, se prépare à délocaliser une partie de ses activités informatiques au Portugal. Selon un document communiqué par l’intersyndicale de l’entreprise, ce projet se soldera par le transfert intégral à Porto de 12 services de la BPCE-IT, impactant directement 58 collaborateurs. De plus, le travail en mode hybride (France/Portugal) concernant 47 autres services conernera directement ou indirectement tous les salariés. En conséquence, les représentants du personnel de la BPCE-IT des fédérations CGT, CFDT, CFTC, Sud, SNB et Unsa ont appelé les collaborateurs du groupe bancaire à débrayer le 17 janvier dernier. Les organisations synidicales évoquent 450 personnes mobilisées. Dans un tract, elles ont fait savoir qu’elles s’opposaient fermement à la délocalisation et à l’externalisation d’activités de la BPCE-IT présentées en CSE dans le cadre du projet DragonFly.

Pour l'intersyndicale, « le groupe BPCE transfère aujourd’hui une partie de ses activités à l’étranger en diminuant ses effectifs en France, soit 379 prestataires de moins et 25 départs volontaires. Nous ne pouvons accepter qu’aujourd’hui, il soit indispensable de transférer une partie de notre activité dans une structure à l’étranger pour financer notre transformation ». Contactée, la direction de la communication de la BPCE nous a indiqué : « La BPCE dispose déjà d’équipes au Portugal à Porto. Ce projet est donc en cohérence avec la stratégie de déploiement de nos métiers IT. Par ailleurs, nous prévoyons d’investir 25 millions d’euros en recrutement et formation sur trois ans via ce projet. De plus, dans le cadre de ce plan de développement, 70 postes seront également créés en France en interne ». 

Une stratégie engagée en 2016 chez Natixis

Natixis, banque de financement, gestion et services financiers du groupe BPCE, s'est lancée il y a plusieurs années dans un vaste plan de nearshoring en délocalisant une grande partie de ses activités informatiques au Portugal. Entre 2016 et fin 2019, le nombre de prestataires externes devait passer de 1 893 à 993. Cette réduction du recours à des prestations externes avait pour objectif de faire baisser la facture, et de se rapprocher des stratégies d'externalisation en vigueur dans d'autres groupes bancaires