Après l'Allemagne, la Grande-Bretagne et dernièrement les Etats-Unis, c'est au tour de la France d'admettre avoir été la cible d'attaques informatiques. Les réseaux concernés font partie de services de l'Etat. « J'ai l'indication certaine que la France n'est pas à l'abri d'attaques ciblées », a confié Francis Delon, secrétaire général de la défense nationale (SGDN), à nos confrères du Monde, avant de préciser : « on peut parler d'affaires sérieuses ». Les cyber-attaques, qui ont débuté peu après l'élection du président de la République Nicolas Sarkozy, auraient « les mêmes origines que les autres pays », toujours d'après le SGDN. Sous-entendu : la Chine. Fin août, la chancelière allemande Angela Merkel se plaignait d'intrusions par des militaires chinois dans les réseaux informatiques gouvernementaux. Le 4 septembre dernier, on apprenait par le Financial Times que la déconnexion simultanée de 1500 messageries aux Etats-Unis au courant du mois de juin avait la même explication. Le lendemain, The Guardian emboîtait le pas, en annonçant que le service informatique du ministère des Affaires étrangères, basé à Londres, avait également été visité. Visée, la Chine s'est empressée de démentir formellement une quelconque responsabilité du gouvernement dans ces affaires successives. Elle évoque une implication des « hackers rouges » de l'Armée populaire de libération, un groupuscule nationaliste chinois. Pour le moment, la France considère cette possibilité comme une simple « hypothèse ». Techniquement parlant, la source exacte de ces intrusions est difficile à déterminer, car ces attaques se font « par rebonds » (elles changent très souvent d'adresse) afin de mieux brouiller les pistes.