Le projet Ulysse, la co-entreprise Noviaserv créée en janvier 2010 entre IBM et la SNCF, vient de passer à la trappe. Dans un communiqué de presse Sud-Rail annonce que le partenariat est rompu et que la SNCF reprendra 100% des parts dans la filiale Noviaserv. Le projet Ulysse apportait la gestion de la sous-traitance des prestations informatiques de la SNCF à IBM pour un montant de 1,6 milliard d'euros sur 6 ans. Mais la Fédération Syndicale des Cheminots (regroupant CGT, UNSA, Sud-Rail et la CFDT) s'était toujours inquiétée de la rentabilité du projet qui passait par le recours à l'offshore dans des pays à bas coût et impactait au final l'emploi chez les sous-traitants SSII de la SNCF. Depuis les appels à la grève s'étaient multipliés.

Selon Sud-Rail, c'est dans un email aux cheminots ce matin que la direction de la SNCF - le DSI en fait Gilles Albertus - a annoncé que la SNCF et IBM mettaient un terme à leur partenariat concernant la sous-traitance des prestations informatiques via leur filiale commune, Noviaserv. Les discussions vont toutefois se poursuivent sur les modalités de rupture du contrat et la reprise en main des activités par la SNCF. La compagnie ferroviaire nationale entend cependant poursuivre la mise en place de centres de services. Et toujours selon Sud-Rail, la direction de la SNCF appelle les cheminots informaticiens à rejoindre les filiales créées dans le cadre de ce partenariat.

Suite à cette annonce, la fédération Sud-Rail demande plusieurs choses :

« La réunion dans les meilleurs délais d'une table ronde avec les organisations syndicales cheminotes pour échanger sur les suites à donner.

-  La réinternalisation des filiales Stelsia et Noviaserv

- L'arrêt des délocalisations alors que récemment la décision a été prise de délocaliser le pilotage de certaines installations en Europe de l'Est.

-  Une enquête parlementaire sur d'éventuelles malversations et un fiasco organisationnel et financier qui va coûter plusieurs dizaines de millions d'euros d'argent public à la SNCF.»

Interpellé sur le sujet en juillet dernier, Guillaume Pépy, PDG de la SNCF s'était voulu consensuel : « L'enjeu est de faire des économies sur notre sous-traitance informatique, sachant que les cheminots qui sont à l'informatique, qui font le travail pour le compte de la SNCF ne sont pas en cause. » Le dirigeant avançait en terrain miné sur le plan social, en rappelant la volonté de l'entreprise « de garder à la SNCF des informaticiens qui sont des cheminots, et qui ont le statut de cheminots ». Le message n'était jamais passé dans les rangs des cheminots.

Nous reviendrons sur le sujet dès que nous aurons récolté les réactions des deux protagonistes.