Quels sont les impacts de la transition numérique sur l’emploi et les besoins en compétences des entreprises ? Comment y faire face ? Ce sont les principales questions auxquelles l’étude Edec numérique Prospective 2025 réalisée par l’opérateur de compétences (Opco) Atlas avec le ministère du Travail apporte des éléments de réponse. Parmi ceux-ci, une cartographie des 25 métiers les plus impactés par la digitalisation a été établie au sein des 13 branches du périmètre Atlas dans quatre filières: banque, assurance, expertise comptable et conseil. On y apprend que si la digitalisation fragilise les fonctions administratives, elle est l’origine d’une forte création nette d’emplois, en particulier dans les « métiers cœurs » du numérique. Selon l’organisme, cette catégorie regroupe les métiers traditionnels récents de l’informatique, des télécommunications et de la filière électronique (hardware) qui participent à la conception, au développement et à la maintenance des solutions matérielles et logicielles.

En haut du tableau des professions les plus recherchées pour accompagner la e-transformation, on trouve les développeurs d’applications web et mobiles, les chefs de projet; les spécialistes de l’informatique embarquée (objets connectés), du cloud, de la cybersécurité ou des big data. Si la part des connaissances techniques est importante dans ces métiers, les employeurs soulignent néanmoins la nécessité pour ces profils de disposer de plus en plus fréquemment de compétences relationnelles facilitant la collaboration multidisciplinaire.

Des sollicitations dans la plupart des spécialités IT 

Les effectifs des professions informatiques sont les plus amenés à croître pour répondre aux enjeux de la e-transformation et ce dans diverses spécialités. (Source: Opco Altas/ Crédit: Opco Atlas) 

Ainsi, le rapport anticipe la hausse des besoins en qualités telles que la capacité à lier les besoins métiers aux technologies les plus pertinentes, l’écoute et l’analyse du besoin client ainsi que l’autonomie et la maîtrise des nouvelles formes d’organisation du travail. On demandera aussi aux candidats de savoir communiquer, et de faire preuve de curiosité, de veille, et d’ouverture sur des systèmes IT sophistiqués. Les managers devront eux aussi évoluer dans leur fonction en mettant de côté leur expertise technique pour laisser place à davantage de compétences RH et de management. Pour répondre aux enjeux de la transition IT, les équipes commerciales auront une parfaite maitrise des outils de CRM et de l’offre technique et travailleront plus étroitement avec les opérationnels.

La formation toujours au centre des priorités

En conclusion, pour faire face aux défis de la transition numérique, les auteurs du rapport proposent à Atlas et ses branches professionnelles un plan d’action décomposé en 5 axes. L’objectif est d’abord de comprendre, faire connaître et valoriser les métiers et compétences les plus affectés par le numérique puis d’élargir les viviers de recrutement de jeunes et demandeurs d’emploi. L’accent doit être mis en parallèle sur la formation en faisant évoluer les compétences des salariés en poste en lien avec l’impact des technologies numériques. A cela s’ajoute le renforcement de parcours d’évolution professionnelle des salariés et leur reconversion. Enfin, le fait de proposer des évolutions réglementaires ou financières aux pouvoirs publics en matière de formation professionnelle initiale ou continue est vivement recommandé.