Six mois après les dernières élections nationales, le Forum des droits sur l'Internet (FDI) dresse le bilan des machines à voter. Si les ordinateurs de vote ont soulevé de nombreuses critiques des défenseurs des libertés individuelles, elles ne font guère grincer des dents les communes qui les ont mises en place. Seize municipalités, sur les 78 ayant expérimenté le vote électronique lors des scrutins de la présidentielle ou des législatives, ont ainsi été interrogées par le FDI, et se déclarent globalement satisfaites. Premier enseignement, le FDI note « une satisfaction globale des collectivités. Plusieurs témoignent de leur inquiétude face à des changements concernant les machines à voter ou plus encore, face à l'hypothèse d'une remise en cause de leur utilisation, soit par un moratoire, soir par une interdiction. » Et si les communes n'entendent pas tirer un trait sur leurs machines, ce n'est certainement pour une raison pécuniaire. Les ordinateurs de vote ne répondent ainsi pas « au souci majoritaire d'allègement du coût économique d'une élection », rapporte le Forum des droits sur l'Internet. De fait, c'est le désir de modernisation du processus électoral qui a motivé les collectivités à s'équiper. Au chapitre de la fiabilité des machines, la plupart des municipalités font état de leur satisfaction : hormis quelques problèmes de branchements ou de pannes électriques, les principales difficultés rapportées s'avèrent relatives à des erreurs humaines « principalement imputables aux présidents des bureaux de votes ». Dans le même ordre d'idée, les mentions aux procès verbaux concernant l'utilisation des machines sont « le fait de quelques personnes particulièrement hostiles au vote électronique et en opposition ». Parmi les difficultés rencontrées par les collectivités, celles-ci font état du peu de coopération de l'Etat. En particulier en ce qui concerne les coûts indirects induits par l'utilisation des ordinateurs de vote, et notamment la diffusion de leur mode d'emploi. Le FDI évoque ainsi « une disparité de prise en charge par les commissions de propagande des envois des copies de planche de vote ou d'écran ». Enfin, les municipalités demandant l'appui du ministère de l'Intérieur autour de la communication publique faite sur les machines à voter pour que s'atténuent les contestations ou les doutes relatifs à leur fiabilité. Les communes « estiment apparemment que ces aspects relèvent de la compétence de l'Etat et qu'il lui revient de prendre les mesures propres à répondre aux questions liées à la sécurité, à la fiabilité et à la conformité des machines vis-à-vis des règles fondamentales du vote en démocratie. »