Considérée par les acteurs IT comme un élément clé des systèmes d'information modernes, la virtualisation s'impose aujourd'hui à tous les étages du SI : des applications, aux serveurs en passant par le stockage ou encore le poste de travail et même les processeurs. Mais elle implique également de se poser certaines questions centrales comme les moyens à mettre en oeuvre pour gérer le passage à la virtualisation. Une problématique abordée à l'occasion de la dernière table ronde organisée mercredi matin par le Club de la Presse Informatique B2B (CPI-B2B) : Virtualisation du sol au plafond : comment gérer la tornade ?

Pour y répondre, une brochette d'intervenants issus des ténors du stockage, des serveurs et des réseaux sont intervenus. « Techniquement, il est possible de virtualiser n'importe quelle brique du système d'information, mais cela ne fait aucun sens de tout virtualiser », a ainsi prévenu Frederic Leonetti, directeur avant-vente Converged Systems chez HP.

La virtualisation des postes de travail : une fausse-bonne idée ?

Une analyse partagée par le directeur technique d'EMC, Sébastien Verger, qui constate que toutes les applications appartenant à l'ère du SMAC (Social-Mobile-Analytics-Cloud) reposent sur un socle technologique de virtualisation. Tout en mettant cependant en garde les entreprises sur la difficulté de passer à la virtualisation les infrastructures matérielles et logicielles existantes. « En dehors des applications nées dans la virtualisation, il existe une inertie pour toutes celles qui sont antérieures et qui appartiennent aux générations de plateformes précédentes c'est à dire du mainframe et de l'architecture distribuée », a ainsi fait savoir le directeur technique d'EMC.

Parmi les autres briques du SI à passer à la moulinette de la virtualisation : le poste de travail. Un sujet sur lequel les plus grandes entreprises (banques, assurances, utilities...) et administrations travaillent depuis de nombreuses années mais qui n'a pas vraiment encore décollé. La faute à un manque de discernement sur le potentiel et les gains apportés par une telle mise en oeuvre à l'heure de l'explosion des terminaux mobiles et en particulier des tablettes ? Ce n'est pas impossible : « la virtualisation des postes de travail est une fausse bonne idée et ne va concerner que les entreprises qui ont un grand parc de postes de travail fixes, mais pas celles qui s'équipent en tablettes car pour elles, l'intérêt ne sera pas d'accéder via la tablette à son environnement de travail fixe mais plutôt d'accéder directement à des apps métiers et business », a ainsi pu expliquer Sébastien Verger.

Des équipes organisées en mode task force et non plus en silos

Autre problématique abordée à l'occasion de la table ronde : le remaniement de l'organisation, des équipes et des compétences IT induit par la virtualisation. Une évolution loin d'être uniquement cosmétique. « Avec la virtualisation, les entreprises ont moins besoin d'administrateurs et de pupitreurs car la virtualisation supprime les tâches répétitives et les personnes occupant ces postes devront s'ouvrir à d'autres expertises transverses dans les serveurs, le réseau et le stockage », a fait savoir Cyril Van Agt, responsable avant-vente partenaires chez NetApp.

« Un projet cloud n'est pas seulement un projet technique mais de transformation des processus impliquant que les équipes travaillant sur la virtualisation ne s'arrêtent pas à l'hyperviseur et les équipes Windows ne s'arrêtent pas à l'OS, il faut au contraire casser l'organisation en silo et monter au contraire des équipes en mode task force », a de son côté indiqué Anas Safla, consultant manager Cloud chez Econocom-Osiatis.