Oracle et IBM, qui ont déjà fort à faire à rattraper Tibco et Progress sur le marché du CEP, se voient désormais menacés par la fusion de Coral8 et Aleri. Le CEP, pour Complex event processing, est une technologie de traitement des événements au fil de l'eau. Les logiciels de CEP sont capables de filtrer des flux de données pour y déceler des événements particuliers ou des enchaînements particuliers d'événements, et d'agir en conséquence, en envoyant des alertes ou en déclenchant des processus. Le CEP est ainsi très utilisé dans la finance - pour détecter des fraudes ou des opportunités boursières, par exemple - ou la logistique - pour accélérer la prise de décisions. D'après IDC, le marché du CEP est dominé par Tibco (plus de 40% de parts de marché en 2007) et Progress (20% de parts de marché grâce au rachat d'Apama). Viennent ensuite des acteurs aux parts de marché plus réduites, Streambase (7,6%), IBM (7,1% grâce au rachat d'Aptsoft), Oracle (sachant que BEA comptait pour 4,7%)... Anciens spécialistes du secteur, Aleri et Coral8 sont des sociétés non cotées, et ne publient donc pas leurs résultats. Néanmoins, IDC estimait leur chiffre d'affaires à 3 M$ chacune en 2007, ce qui les créditerait de 3,5% de parts de marché. Associés, et forts de 80 clients, les deux éditeurs dépasseraient Oracle et feraient jeu égal avec IBM dans le domaine du CEP. Les moteurs CEP d'Aleri et Coral8 interopérables à court terme, fusionnés à long terme Les termes financiers de l'acquisition de Coral8 par Aleri n'ont pas été dévoilés. Le nouveau groupe indique qu'il conservera quasiment tous les employés de Coral8, ainsi que tous les produits. Ces derniers devraient coexister un certain temps, l'éditeur misant sur leur interopérabilité et leur complémentarité, le moteur d'Aleri étant jugé plus vertical (destiné au monde de la finance) et celui de Coral8 plus horizontal. A plus long terme, toutefois, les technologies elles-mêmes devraient fusionner. Quant aux dirigeants des sociétés, le CEO d'Aleri, Don DeLoach, reste à son poste tandis que celui de Coral8 devient président du conseil d'administration du nouvel Aleri. Don DeLoach compte beaucoup sur l'actuelle crise financière pour doper les ventes de technologies CEP, les banques cherchant, selon lui, à éviter de répéter les erreurs du passé, et ce avec des ressources humaines plus limitées. « Un projet sur trois ces temps-ci traite de la gestion de risques, dit-il. La nature profonde du CEP permet aux techniciens de faire plus avec moins. Les banques suppriment des emplois, mais la vitesse et la complexité des informations circulant sur les marchés augmentant, il y a un impératif de plus en plus grand de gérer le risque et la conformité. »