Le Parlement européen vient d'adopter une directive réglementant la fabrication et le recyclage des batteries, mettant ainsi un terme à un débat ouvert il y a plus de deux ans. Les députés de Strasbourg, en validant l'accord trouvé en mai entre les 25 Etats membres de l'UE, ont durci les règles en vigueur et imposent aux fabricants de batteries la mise en place d'un programme de collecte et de recyclage pour les accumulateurs équipant les téléphones et les ordinateurs portables et autres appareils électroniques. Le but de la directive est de réduire drastiquement la nocivité des substances polluantes contenues dans les batteries et qui s'en échappent lorsque celles-ci sont jetées avec les déchets domestiques. En 2002, 158 270 tonnes de batteries ont été vendues en Europe. Les autorités devront fournir des points de collecte et les revendeurs seront tenus d'accepter les accus usagés sans considération du lieu ou de la date où ils ont été achetés. C'est toutefois surtout sur les fabricants que pèsera le poids de la collecte : ce sont eux qui assumeront le coût de recyclage des substances polluantes. Ils ne pourront plus, en outre, produire des accumulateurs contenant plus de 0,0005% de mercure et 0,002% de cadmium. Par ailleurs, le Parlement européen enjoint désormais les constructeurs d'indiquer clairement l'autonomie des batteries qu'ils fabriquent. Jusqu'alors, les indications fournies exagéraient souvent les capacités des accus : "cette mesure n'était pas prévue dans la proposition initiale mais le Parlement a estimé que le consommateur doit pouvoir choisir des batteries haute-performance", explique Johannes Blokland, un parlementaire hollandais. "Les batteries les moins chères ne constituent pas nécessairement le meilleur choix pour l'environnement puisqu'elles s'épuisent plus rapidement, poursuit-il. En 2009, les indications devront mentionner la vraie autonomie". Aujourd'hui, seuls six Etats sur vingt-cinq ont mis en place un système de collecte. La Belgique récupère 59% des batteries usagées, contre 39% en Allemagne et seulement 16% en France. La directive prévoit un taux minimal de 25% des ventes annuelles en 2012 et 45% en 2016. Pour les accus contenant du cadmium et d'autres métaux polluants, ce pourcentage pourra grimper jusqu'à 75% La directive doit maintenant être transposée dans les législations nationales des Etats membres pour être applicable.