La semaine dernière, à l’occasion de la conférence virtuelle Fosdem 2021, les développeurs de l’équipe LibreOffice, Thorsten Behrens et Jan-Marek Glogowski, ont fait un point sur le portage de la suite bureautique libre sur lequel ils travaillent avec WebAssembly pour que le logiciel puisse fonctionner dans un navigateur web. Il existe déjà une version LibreOffice Online, service de serveur bâti à partir du projet principal, ainsi qu’une version commerciale cloud du logiciel appelée Collabora Online. LibreOffice Online permet une édition collaborative visuelle de différents types de documents dans un navigateur web, mais n’inclut pas de système de fichiers, rappelle The Document Foundation dans un billet. « Pour être pleinement fonctionnel, il doit être intégré avec l’accès aux fichiers et l’authentification procurée par un logiciel sous-jacent ».

Le portage réalisé maintenant avec WebAssembly va permettre d’exécuter davantage de choses sur le client plutôt que sur la partie serveur. L’idée d’utiliser ainsi Wasm pour la suite libre n’est pas neuve mais quand ce langage d’assemblage de bas niveau n’en était alors qu’à ses débuts. Depuis, son support des navigateurs s’est étendu même s’il reste encore un certain nombre de difficultés techniques à surmonter pour les développeurs de LibreOffice qui ont commencé par le traitement de texte LibreOffice Writer. La meilleure expérience qu’ils ont obtenue jusque-là est réalisée avec Chromium, ont-ils expliqué. D’ici l’automne, ils espèrent avoir une démonstration d’une session d’éditing chiffrée de bout en bout, ont-il annoncé. Leur présentation est accessible sur le site fosdem.org

Aucun projet de service hébergé pour TDF 

The Document Foundation précise toutefois dans son billet qu’elle ne prévoit pas de développer une solution cloud similaire aux produits que proposent Google ou Microsoft. « parce que cela demanderait la sélection et l’intégration d’autres technologies nécessaires au déploiement - partage de fichiers, authentification, équilibrage de charge, etc. - ce qui pour la version desktop de LibreOffice fait partie du système d’exploitation fourni par l’utilisateur ». Cela représenterait donc une extension importante du périmètre qui ne serait pas en ligne avec la mission originale du projet. L’objectif ici, c’est plutôt de le laisser à d’autres susceptibles de déployer largement la suite, des fournisseurs de services Internet et de solutions cloud open source.