Le marché du SaaS ne cesse de grandir, avec des solutions pour tous les métiers, y compris les directions des systèmes d'information. Une étude de l'éditeur Micro Focus s'est intéressée aux outils et aux pratiques en place dans les DSI aujourd'hui, interrogeant plus de 120 DSI français sur ces deux aspects, avec un focus sur les solutions en mode SaaS.

Selon l'observatoire DSI 2022 de Micro Focus, près de la moitié des répondants (46%) développent et maintiennent toujours plus de la moitié de leurs applications en interne. Ces DSI ont donc besoin d'outiller leurs équipes pour accompagner le cycle de vie de ces applications. Par ailleurs, le mode de déploiement on-premise est encore majoritaire, présent chez 75% des DSI interrogées. Le cloud privé est présent chez un peu plus d'un tiers, tandis que le cloud hybride est cité par 29% et le cloud public par un peu plus de 27%. Signe que les applications legacy sont encore bien présentes, les rythmes de déploiements annuels et trimestriels sont privilégiés par près de 44% des DSI. Ils sont 36% à déployer à un rythme mensuel et 21% de façon hebdomadaire, montrant que les pratiques DevOps sont encore loin d'être la norme, n'étant pas forcément applicables au parc applicatif existant dans les entreprises.

Un besoin de mieux calculer le ROI du passage au SaaS

Dans le même temps, le mode as-a-service continue sa percée, avec 40% des répondants qui ont déjà une partie de leurs applications critiques en SaaS et 10% chez qui c'est le cas pour la quasi-totalité, tandis qu'environ 16% envisagent de franchir le pas. Les principaux avantages que les DSI associent au SaaS sont la maintenance simplifiée (63%), la gestion plus aisée du versioning (51%) et la flexibilité d'utilisation (46%), ainsi que l'adaptation au télétravail (36%). Le critère budgétaire arrive en revanche en dernière position, mis en avant par seulement 21% des répondants. Le sujet de la localisation des données demeure le premier frein au SaaS, cité par près de 70% des participants. Il est suivi par la perte de compétences IT (59%) et une difficulté à calculer le ROI pour 42%. Interrogés sur leurs critères de décision pour envisager le SaaS, les DSI mettent en avant la continuité d'activité (67%) et la sécurité des données (63%). La question budgétaire revient en troisième place, plus de la moitié (54%) citant l'économie globale du projet. « Il est très complexe de calculer les coûts réels des projets en cours pour le comparer à un projet SaaS. Mais il devient essentiel de trouver un moyen de calculer les avantages financiers du SaaS, puisque le budget représente un facteur clé de prise de décision pour plus de la moitié des entreprises », commente Olivier Félis, ingénieur avant-vente chez Micro Focus.

La suite de l'étude s'est penchée sur les outils utilisés par les DSI pour gérer le cycle de vie de leurs applications critiques. Le premier usage cité est le déploiement (86%), suivi par la gestion des changements et des configurations (80%), ainsi que l'intégration et la livraison continue (78%). Ces usages sont aussi les plus automatisés : près de 48% pour le déploiement, 42% pour l'intégration et la livraison continue et 40% pour les processus Agile et DevOps. Ces résultats font écho à la première partie. Ils montrent que les pratiques DevOps gagnent du terrain dans la DSI, avec une volonté d'accélérer les rythmes de déploiement. Les tests restent néanmoins en retrait, moins de 65% citant les référentiels de tests centralisés et environ 60% les tests d'applications mobiles. « Il est compréhensible que les tests d'applications mobiles soient moins utilisés en raison du nombre important de devices différents », pointe Olivier Félis, s'étonnant toutefois du faible usage des référentiels centralisés. Le risque est en effet que les tests deviennent le goulet d'étranglement des processus de gestion du cycle de vie, à moins d'être eux aussi automatisés et industrialisés. La marge de progression est importante, puisque les tests sont automatisés à moins de 33%. Enfin, plus de 48% des DSI participants ont indiqué envisager un passage en SaaS de leurs outils de gestion du cycle de vie, témoignant que le SaaS gagne du terrain également pour répondre aux besoins des équipes IT.