Nathalie Kosciusko-Morizet a réagi mercredi 18 mars, entre autres dans un communiqué à l'AFP, estimant que Martin Rogard était "l'acteur de l'Internet le moins bien placé pour écrire cette lettre, ou dénoncer (mon) soi-disant silence". La ministre assure en effet avoir rencontré le patron de Dailymotion à plusieurs reprises. "A l'heure où Internet est trop souvent et injustement mis en cause, comme un havre de brigands et de criminels, ou comme le responsable de toutes les faillites, les défenseurs d'Internet, de son bon usage, comme moi et, j'en suis sûre, comme Martin Rogard, feraient bien mieux de s'unir, plutôt que de polémiquer, on se demande bien pour le bénéfice de qui", conclut NKM. Mais c'est aussi avec un ton très direct et exaspéré que la ministre s'indigne sur son profil Facebook : Martin Rogard « a été invité à dîner avant même que je sois nommée à l'économie numérique, alors que j'étais encore à l'écologie ; Il faut des couverts en or pour recevoir Martin Rogard ? » Pour NKM, le discours sur Internet porte trop souvent sur les risques Dans un entretien accordé au MondeInformatique.fr le 4 mars, la ministre avait en effet expliqué combien elle était frappée par une forme de « schizophrénie, un peu étrange, dans laquelle on est tous utilisateurs d'Internet. Et en général utilisateurs plutôt heureux [...]. Mais le discours public qui se développe aussi bien dans l'ordre du politique que dans l'ordre du médiatique [...] porte beaucoup sur les risques. En fait, de manière très exclusive sur les risques. » Selon elle, il est important de voir aussi des exemples positifs de l'usage d'Internet : « Les réseaux sociaux, ce n'est pas que la déchéance de l'humanité. Ça peut être aussi des mises en relation sympathiques ou du lien social. Ce que je veux, c'est simplement rééquilibrer le discours. Qu'on parle d'Internet comme on le vit, c'est-à-dire avec les mêmes inquiétudes parfois vis-à-vis de l'usage qu'en font nos enfants, mais avec le même intérêt, le même goût pour ces nouveaux services, ces nouveaux modèles qui se développent qui sont extrêmement attractifs, intéressants ». Sur la loi Création et Internet et la Haute autorité Hadopi, interrogée par nos confrères de CIO-online, la ministre s'était quelque peu défaussée sur sa collègue de la Culture : « Le secrétariat d'État n'est pas très fortement impliqué sur cette loi, parce qu'en fait la loi était écrite, était travaillée avant que j'arrive et c'est vrai qu'elle est beaucoup portée par le ministère de la Culture », avant d'évoquer de nouveaux modèles économiques pour le téléchargement légal tels que l'abonnement par exemple.