Le projet de la Commission européenne de revisiter la régulation des télécoms sur le Vieux continent irrite les acteurs de la VoIP. Au-delà du projet de créer un régulateur européen ou de pouvoir démanteler les opérateurs historiques, c'est l'obligation qui pourrait être faite aux services de téléphonie sur le Web de garantir un accès au 112, le numéro d'urgence commun à l'ensemble de l'UE, qui fait l'objet de leurs récriminations. Microsoft, Google, Skype, Intel, Rebtel, et iBasis viennent ainsi de d'associer au sein de la VON (Voice over the Net) Coalition Europe pour mieux faire entendre leur message. Selon eux, l'obligation de garantir l'usage du 112 est prématurée si elle concerne tous les fournisseurs de services de VoIP, léserait à la fois les industriels et les consommateurs en « nuisant aux innovations importantes pour les personnes handicapées, freinant la concurrence, et limitant l'accès à des solutions de communications innovantes où il n'y a pas lieu de mettre en place le 112 ». De fait, explique, l'association, la VoIP n'est pas appelée à remplacer les services de téléphonie traditionnelle installés dans les domiciles et les entreprises. « Si l'on soumet automatiquement cette nouvelle technologie aux règles classiques de régulation, les utilisateurs particuliers et professionnels pourraient passer à côté des services, de l'offre, des prix et des fonctionnalités » qu'elle permet.