Si les applications ont des problèmes de performances, c'est parce que les bases de données manquent de ressources de stockage, dénoncent les administrateurs Oracle, dans la dernière étude de l'IOUG. Groupe d'utilisateurs indépendant d'Oracle, l'IOUG (Independent Oracle Users Group, qui compte plus de 20 000 membres dans le monde) a mené l'enquête parmi ses membres en septembre dernier, avec le soutien de Symantec (pour le sponsoring) et d'Unisphere Research (pour la logistique), sur les liens entre les responsables des bases de données (DBA) et les responsables du stockage. Ont répondu à cette enquête 366 personnes, principalement des administrateurs systèmes ou bases de données. Tous ou presque (92%) anticipent des besoins de stockage en hausse en 2007. Côté données structurées, 20% pensent même que ces besoins dépasseront de 50% leurs ressources actuelles. Côté stockage de données non structurées (emails, vidéos...), les besoins sont similaires : 17% anticipent une hausse supérieure ou égale à 50%. Sachant que pour ce type de données, 19% des répondants s'avouent incapables d'anticiper la hausse (contre 3% pour les données structurées). Les raisons de l'augmentation des besoins sont assez variées (davantage de transactions, connexion de davantage de périphériques individuels, besoin de conservation de données à des fins de conformité aux réglementations...). Et souvent mal maîtrisées : 16% disent ne pas être sûrs des raisons de cette augmentation. Un impact sur les performances, la disponibilité et les délais Seule certitude, les besoins de stockage vont augmenter. Déjà, 31% des répondants déclarent gérer des bases supérieures au téraoctet, alors qu'ils n'étaient que 13% au début de l'année. Et 57% indiquent que la croissance de leur base a dépassé les ressources disponibles (6% souvent, 51% occasionnellement). 60% accusent ces problèmes de capacité d'avoir impacté négativement les performances de la base de données (10% de façon significative, 50% d'une manière ou d'une autre), 46% parlent même de problèmes de disponibilité (8% de façon significative), et 43% disent que, au cours des deux années précédentes, cela a pu reculer dans le temps le déploiement des nouvelles applications (7% de façon significative). Le problème semble avoir deux origines, note l'étude. Il y a d'une part un aspect technique. Notamment un manque d'équipements de supervision permettant d'agir de façon proactive sur les ressources (à noter que Symantec est justement le nouveau propriétaire de Veritas). Ari Kaplan, président de l'IOUG, souligne aussi la nécessaire adaptation des outils de sauvegarde : « plus vous ajoutez des capacités de stockage, plus la sauvegarde prend du temps, vous ne pouvez pas vous contenter de moyens traditionnels, il faut aller vers de nouvelles méthodes, avec lesquelles les DBA ne sont peut-être pas familiarisés. » D'autre part, il s'agirait d'un problème d'organisation et de management. Les responsables de bases de données interviewés indiquent que le dialogue avec les responsables des systèmes de stockage est essentiel. L'étude révèle que 11% des répondants jouent un rôle direct dans l'acquisition des systèmes de stockage, tandis qu'un gros tiers dispose d'un rôle consultatif. Dans le premier cas, les retards dans le déploiement des nouveaux projets est un peu moins fréquent (43% des cas) que dans le second cas (51% des cas). Le dialogue est donc bon en apparence, mais cela cache d'importantes disparités, commente Ari Kaplan. « Dans les entreprises les plus grandes, dit-il, celles qui ont donc les besoins les plus importants, les DBA émettent des recommandations mais ne sont pas directement impliqués dans la prise de décision. » La solution pour eux, « en termes de carrière, mais aussi de bénéfices pour l'entreprise » est donc de « passer d'un rôle de spécialiste de l'optimisation à celle d'un architecte en infrastructure ». Ces nouveaux DBA permettront peut-être de résoudre une troisième problématique résumée par Ari Kaplan : « les besoins de stockage croissent plus vite que les revenus des entreprises ».