La sous-représentation de la population féminine dans les métiers techniques est un phénomène qui persiste en France. Quelles sont les raisons de ce manque d’attrait pour un secteur qui recrute à tour de bras ?  Comment y remédier ? C’est pour répondre à ces questions qu’une enquête internationale baptisée Gender Scan mesure chaque année l'évolution de la situation des femmes dans le secteur des technologies. Sont étudiés les thématiques de la formation, de l’emploi, de la satisfaction au travail et de l’évolution de carrières. Les résultats montrent que l'emploi des femmes dans les professions IT continue de baisser sur le marché français. En effet, les effectifs des salariées dans le secteur manufacturier des technologies ont chuté de 14% en France, alors qu’ils ont progressé de 13% en Europe, entre 2011 et 2019. Dans le même temps, la féminisation des emplois dans les services informatiques n'a augmenté que de 5% en France sur la même période, soit trois fois moins qu’en Europe (+16%). 

La proportion de femmes dans les emplois des technologies ne progresse pas et reste inférieur à 20%. Source: Gender Scan/Crédit image/Gender Scan)

Des engagements pris en faveur de la qualité de vie 

Pourtant, même si le nombre de femmes diplômées du numérique augmente sur le territoire national (+33% entre 2013 et 2019 - étude Gender Scan étudiants de décembre 21), le taux de féminisation reste faible dans les entreprises du secteur. Pour preuve, les informaticiennes n’ont représenté que 17% des effectifs professionnels entre 2011 et 2019 alors que le nombre de postes non pourvus  dans l'IT a augmenté de 35%. Malgré ce manque d’attrait des femmes pour ces métiers, les professionnelles de l’informatique notent un engagement fort de leur entreprise en faveur de l’égalité F/H et de la mixité. En 2021, 75% des employées saluent les actions prises par leur direction générale en faveur de la qualité de vie au travail. Elles sont 65% à observer des initiatives en ce sens, comme la création d’un service en charge de l’égalité et la diversité, tandis que 39% apprécient que soient désormais établis des objectifs chiffrés de mixité dans les organes de direction.  Sur ces sujets, les entreprises technologiques de l’Hexagone apparaissent clairement plus volontaires et actives que leurs homologues étrangers. 

En France, comme à l'international, les attentes des salariées du numérique portent sur l’implication renforcée des RH dans la gestion de carrière. (Source: Gender Scan/Crédit image: Gender Scan)

L'équilibre vie privée/vie pro mis en cause 

Alors qu’en 2019 on avait observé en France une progression importante du niveau de satisfaction des femmes salariés passant de 48% à 59%, une baisse du niveau de satisfaction est observée en 2021. La proportion de femmes travaillant dans les technologies satisfaites de la gestion de carrière est retombée au niveau observé en 2017s. Après deux ans de crise sanitaire, la gestion des carrières, pointée du doigt par les professionnelles du secteur IT a baissé de 14%. En cause, la charge de travail, l’absence de mentoring et de formation. Mais c’est surtout l’équilibre vie professionnelle/vie privée en chute de 19% qui provoque des mécontentements chez les ingénieures. Leurs souhaits ? Une diminution importante des horaires de réunion compatibles avec la parentalité, des autorisations d’absences pour raisons familiales, une contribution aux frais de gardes des enfants, ou encore un soutien de l’organisation à des activités familiales.