Après une année 2020 où les préoccupations des organisations en matière d'assurance qualité (QA) étaient marquées par la crise sanitaire, l'année 2021 marque le retour à une perception plus réaliste des enjeux. Au niveau global, les 1750 décideurs IT de la treizième édition du World Quality Report, publié en octobre 2021 par Capgemini, Sogeti et Micro Focus accordent ainsi une place quasi équivalente aux différents domaines clefs de la stratégie informatique, qu'il s'agisse de l'amélioration de l'expérience client (63 %), du renforcement de la sécurité (62 %), de la réactivité aux demandes de l'entreprise (61 %) et de la haute qualité des solutions logicielles (61 %). En France toutefois, les répondants sont plus nombreux (70%) à citer l'amélioration de l'expérience client dans leurs priorités, ainsi que la réactivité aux demandes de l'entreprise (66%).

Ce focus sur la réponse aux besoins métiers et sur la réactivité se retrouve dans les objectifs en matière de QA. Alors qu'au niveau global, le premier objectif est de détecter les défauts avant la mise en production, les répondants français placent en tête le fait de concilier qualité et vitesse des livraisons logicielles, un enjeu vital pour 66% d'entre eux (en seconde place dans le classement global). L'automatisation, qui occupait le quatrième rang en 2020, a également gagné une place, devenant n°3 chez les sondés français.

Les compétences IA et ML vitales pour les tests

Interrogés sur leur niveau d'avancement sur leurs différents objectifs de tests, les décideurs français se montrent plus prudents que la moyenne. Ils ne sont que 59% à estimer que leurs tests sont complets et couvrent tous les besoins (contre 61% au niveau global). Ces sondés sont également plus réalistes : alors qu'en 2020 80% d'entre eux indiquaient atteindre toujours ou presque toujours leurs objectifs de qualité, cette année ils ne sont que 53%. Toutefois, la définition des besoins semble quant à elle avoir progressé, passant de 45% en 2020 à 57% en 2021 (contre 53% au niveau global). Plus de la moitié des décideurs français (51%) pointent par ailleurs le manque d'alignement au sein des équipes cross-fonctionnelles comme un défi majeur.

Le rapport détaille également quatre tendances générales sur le marché du test. La première concerne la progression des démarches agile et DevOps, assez nette en France, où environ un tiers des répondants associent ces dernières à des gains sur la productivité et le coût des tests. Autre tendance relevée par l'étude, la meilleure compréhension des bénéfices associés à l'automatisation. Plus de la moitié (58%) des sondés français estiment que celle-ci réduit les problèmes de sécurité liés au code, 57% qu'elle contribue à la détection plus précoce des défauts et 55% qu'elle améliore la couverture des tests. La réduction des coûts n'est quant à elle citée que par 41% d'entre eux. Le troisième constat qui ressort de cette 13e édition est la confiance accrue des répondants envers l'intelligence artificielle et le machine learning pour les tests. Pour 59% des décideurs français, les compétences IA et ML sont ainsi jugées comme vitales. Les trois quarts d'entre eux prévoient également d'utiliser l'IA pour générer des données et des environnements de tests, et 78% estiment que ces technologies vont changer la donne en matière de stratégie de test. Enfin, l'étude met en exergue la place croissante de l'assurance qualité pour accompagner la mise en oeuvre de l'industrie intelligente - terme désignant la transformation numérique basée sur les données, et qui regroupe les initiatives autour des logiciels embarqués, des données, de la 5G, de l'edge computing, de l'intelligence artificielle (IA), de l'automatisation et de l'Internet des objets (IoT). Pour adresser ces enjeux, plus de la moitié (53%) des répondants français prévoient de mettre à jour leurs infrastructures de test existantes.