En France, plus de huit élèves ingénieurs sur dix n’ont aucune crainte quant à leur insertion professionnelle et ce malgré la crise sanitaire. Tel est l’un des enseignements d’une étude menée pendant le confinement par Ausy, la filiale d’ingénierie en hautes technologies du groupe Randstad auprès de 600 jeunes en poste et étudiants. Ce sentiment tient notamment  à l’employabilité élevée de leurs aînés. 70% déclarent avoir décroché un premier poste en moins de trois mois, tandis que 90% ont été recrutés en moins d’un an. D’un point de vue plus pragmatique, les jeunes diplômés perçoivent leur cursus comme un moyen de s’insérer rapidement sur le marché de l’emploi (79%) et d’évoluer vers des postes à responsabilité impliquant le management d’équipes (77%).

Une profession qui paye bien 

Si le salaire n’est pas un critère prioritaire pour eux, ils restent en grande majorité confiants dans le fait que le choix du métier d’ingénieur leur permettra de rapidement bien gagner leur vie (75%). L’aisance technique et les enseignements complexes qu’ils acquièrent dans leurs études sont perçus comme des bases solides pour envisager la voie de l’entrepreneuriat. Ainsi, six étudiants sur dix (60%) estiment que le métier d’ingénieur leur permettra de créer leur propre startup. Près d’un quart (23%) le juge d’ailleurs très probable. En outre, exercer cette profession leur permettra avant tout de générer de l’innovation (83%) et, à travers elle, de contribuer à l’amélioration de la société et de l’environnement (81%).

Au yeux des étudiants, le métier d'ingénieur est attrayant pour diverses raisons.  (Source/Crédit image: Ausy)

Qu’ils soient encore en études ou déjà en poste, ces spécialistes rejoignent d’abord une entreprise pour son projet et son cœur de métier.  Le contenu du poste est en effet déterminant pour 55% des élèves ingénieurs interrogés.  Il est plus capital encore pour les professionnels en poste puisque 60% en font une priorité. Viennent ensuite les critères de convenance personnelle. Ainsi, les étudiants placent les conditions de travail au second rang de leurs priorités (43%). Leurs aînés ne les classent qu’en troisième position (33%), leur préférant la situation géographique de la société (38%). Les  juniors  sont aussi nettement plus sensibles que leurs aînés aux perspectives d’évolution (33% contre 20%) et à la politique RSE de leur entreprise.

L'intérêt de la mission est un facteur déterminant pour les ingénieurs en poste ou en école. (Source/Crédit image: Ausy)

L'ambiance au travail à prendre au sérieux

Le niveau de rémunération, qui fait traditionnellement partie des tout premiers critères de choix d’un employeur est secondaire pour tous, en poste ou à l’école. S’il reste plus important pour les étudiants (31%), à peine 16% des ingénieurs en poste le citent spontanément. Toutes générations confondues, ce critère est classé en dernier par le panel. Il faut pourtant voir, derrière ce résultat étonnant, moins un désintérêt pour le niveau de salaire que la garantie d’une fiche de paie attractive qu’offre le statut d’ingénieur, analyse Ausy. Autrement dit, la rémunération n’est pas un sujet car les ingénieurs, qu’ils soient étudiants ou en poste, savent que leur diplôme leur garantit un niveau de vie confortable. 

Pourtant et même si les ingénieurs en poste ne placent l’ambiance de travail qu’en troisième position de leurs critères de choix, c’est pourtant le premier motif qui les conduit à quitter leur entreprise. Près de sept sur dix (69%) se disent prêts à mettre un terme à leur contrat en cas de désaccord avec leur hiérarchie ou de mauvaises relations avec leurs collègues de travail. De manière plus cohérente, plus d’un ingénieur sur deux (55%) envisage de quitter son poste si son contenu est trop peu stimulant. La possibilité de bénéficier d’une rémunération plus avantageuse ailleurs arrive en troisième position (41%), preuve que les ingénieurs prennent malgré tout en compte la dimension pécuniaire. Enfin, l’absence de perspectives d’évolution n’arrive qu’en quatrième position, citée par 40% du panel.