Infineon et STMicroelectronics, les deux derniers acteurs européens d'envergure planétaire du marché des semiconducteurs, affichent tous deux des pertes trimestrielles. Mais la situation est plus critique pour le premier que pour le second. Infinéon est tiré vers le bas par sa filiale Qimonda alors que STMicroelectronics compte sur ses composants télécoms pour être plus performant que le marché en 2009. Il faut dire que les deux industriels évoluent sur un secteur en crise profonde en raison de capacités de production d'autant plus surdimensionnée que la demande s'essouffle. L'organisme World Trade Semiconductor Trade Statitics prévoit, qu'après la faible hausse de 2,5% du marché en 2008, il devrait connaître une baisse de 2,2%. Infineon plus mal en point que son STMicroelectronics Infineon, qui compte 29 100 salariés, clôt son exercice sur des pertes abyssales en grande partie dues à sa filiale à 77% Qimonda (mémoires) pour laquelle elle ne parvient pas à trouver de repreneur. Même constat pour Altis, son usine de Corbeil-Essonnes. Les négociations pour la vendre à Advanced Electronic Systems AG (AES) traînent depuis août 2007. La vente de composants pour l'automobile, l'industrie et les marchés plus généralistes, qui représente près de 70% du CA total, dégage un résultat d'exploitation positif, mais celle des composants télécoms est dans le rouge. Chez STmicroelectronics, la situation déficitaire n'occulte pas autant l'avenir. Fin novembre, la publication des résultats trimestriels a fait baisser le titre de ce dernier de moins de 4% alors que chez Infineon, la publication a fait plonger le titre de 40%. STmicroelectronics tire 40% de son CA de la vente de composants pour les télécoms (avec une part notable pour les produits sans fil). 15% proviennent de l'informatique, 16% de l'électronique grand public et 13% de l'industrie automobile.