Si les critiques sont nombreuses, force est de constater que les derniers résultats financiers de Broadcom valident les orientations du CEO Hock Tan sur les activités semi-conducteurs et logicielles. Au quatrième trimestre fiscal 2024, la société affiche une hausse impressionnante de 51 % de son chiffre d’affaires par rapport à l’année précédente avec un montant de 14,05 Md$. Le bénéfice net bondit à 4,32 Md$ contre 3,52 Md$ il y a un an. En 2024, les revenus du groupe s’élèvent à 51,57 Md$ en hausse de 44%.
Les semi-conducteurs portés par l’IA
Dans le détail, l’activité semi-conducteurs, le cœur de métier de Broadcom, voit ses revenus progresser de 12% à 8,23 Md$ au dernier trimestre 2024. A l’occasion d’une conférence téléphonique avec des analystes, Hock Tan a indiqué que la société enregistrait une demande sans précédent en matière de composants pour l’IA générative. Selon le dirigeant, les revenus sur l’IA ont explosé de 220% à 12 Md$ au total sur l’année qui vient de s’écouler. « Nous voyons une opportunité pour les trois prochaines années dans le domaine de l’IA », explique le CEO.
Il ajoute, « les hyperscalers ont entamé leur parcours pour développer leurs propres accélérateurs d’IA personnalisés ». Dans ce cadre, il précise travailler avec trois « gros clients » sur ce sujet et une prévision de livraison d’un million de puces IA d’ici à la fin 2027 pour chacun d’entre eux. Le CEO se garde bien de donner les noms des clients, mais un article de The Information explique qu'Apple développe avec Broadcom ses puces IA. Hock Tan estime que le marché des « XPU » et des composants réseaux dédiés devrait atteindre entre 60 et 90 Md$ par an d’ici 2027.
La division logicielle représente 40% des revenus de Broadcom
Si l’activité semi-conducteurs se porte bien, celle dédiée aux logiciels n’est pas en reste. Elle a enregistré un chiffre d'affaires de 5,82 Md$ au cours du trimestre, soit près du triple du chiffre d'affaires de celui réalisé il y a un an (1,96 Md$). La majeure partie de ce revenu supplémentaire provient de l'acquisition de VMware. Comme le constate un analyste interrogé par nos confrères de Siliconangle, « les revenus de Broadcom provenant des semi-conducteurs représentaient environ 80 % de l'ensemble de ses activités il y a un an, et n'en représentent plus qu'environ 60 % aujourd'hui et, ce, tout en augmentant son chiffre d'affaires total de près de 5 Md$ ».
La stratégie de reprise en main de VMware s’avère donc payante à court-terme. L’année 2024 a été particulièrement mouvementée pour les clients du spécialiste de la virtualisation avec la fin des licences perpétuelles, le regroupement des produits au sein de bundle avec des augmentations de prix à la clef et une rationalisation du channel. Des évolutions menées au forceps avec parfois des contentieux comme chez Thales, Orange ou AT&T. Récemment, Broadcom a lâché un peu de lest aux partenaires en réduisant à 500 les comptes adressés directement (contre 2 000 auparavant). Il faudra voir à moyen et long-terme l’impact du traumatisme des annonces 2024. Les entreprises ont souvent renégocié leurs contrats VMware pour se donner du temps et réfléchir à des alternatives. A suivre…
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